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Vous souffrez d’adénomyose ? Quel est l’impact sur la fertilité et les traitements possibles pour soulager les douleurs ? Découvrez cette affection utérine douloureuse aux nombreux symptômes chez la femme.

Qu'est-ce que l'adénomyose ? Comprendre cette affection utérine

Adénomyose diffuse ou focale : Définition médicale et mécanisme  

L’adénomyose se développe lorsque les cellules de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus) migrent et s’implantent dans le myomètre, c’est-à-dire la paroi musculaire de l’utérus. Ces cellules continuent à fonctionner comme de l’endomètre normal : elles prolifèrent puis saignent pendant les règles.

Cette migration cellulaire peut se manifester sous deux formes principales :

  • L’adénomyose diffuse : les cellules endométriales envahissent une large portion du myomètre, provoquant un élargissement global de l’utérus
  • L’adénomyose focale : les cellules se concentrent en un point précis, formant une masse ressemblant à un fibrome (parfois appelée « adénomyome »)

La profondeur de cette invasion tissulaire joue un rôle déterminant dans l’intensité des symptômes de l’adénomyose.  

Adénomyose et endométriose 

Ces deux pathologies sont souvent confondues, et pour cause : elles partagent plusieurs caractéristiques. Cependant, leurs différences sont importantes pour le diagnostic et le traitement.

Adénomyose
Tissu endométrial dans le muscle utérin
Élargissement de l'utérus fréquent
Douleurs centrées sur l'utérus
S'améliore souvent après la ménopause
Endométriose
Tissu endométrial en dehors de l'utérus (ovaires, trompes, intestins...)
Taille utérine généralement normale
Douleurs potentiellement diffuses selon les localisations
Peut persister après la ménopause

D’ailleurs, ces pathologies peuvent coexister chez une même femme dans 20 à 30 % des cas, compliquant davantage le tableau clinique et la prise en charge.

Adénomyose symptômes : Douleurs caractéristiques

Adénomyose douleurs lombaires, intestinales et pelviennes

Les douleurs sont le symptôme principal de l’adénomyose. Elles se manifestent typiquement par :

  • Des crampes menstruelles particulièrement intenses, décrites comme lancinantes ou poignardantes, qui s’intensifient généralement avec l’âge et après les grossesses. Ces douleurs débutent souvent quelques jours avant les règles et peuvent persister plusieurs jours après.
  • Des douleurs lombaires sont également une plainte fréquente, mais souvent négligée. Elles résultent de l’inflammation de l’utérus qui, par proximité anatomique, irradie vers le bas du dos.
  • Des douleurs pelviennes et intestinales sont également rapportées.

Ces douleurs peuvent être invalidantes, forçant certaines femmes à s’absenter du travail ou à limiter leurs activités quotidiennes. Dans les cas sévères, la sensation douloureuse peut être présente même en dehors des périodes menstruelles.

Comment soulager les douleurs lombaires liées à l’adénomyose ?

Les applications de chaleur, les techniques de relaxation et certains exercices de renforcement du plancher pelvien peuvent atténuer ces douleurs. Des séances de kinésithérapie spécialisée en pelvi-périnéologie offrent également des résultats encourageants pour de nombreuses patientes.

Saignements abondants et troubles menstruels

L’hyperménorrhée (règles anormalement abondantes) est un symptôme particulièrement gênant. Les femmes atteintes d’adénomyose ont souvent :

  • Des saignements nécessitant de changer de protection toutes les heures
  • La présence de caillots volumineux
  • Des règles prolongées (plus de 7 jours)
  • Des saignements intermenstruels (métrorragies)

Anémie et règles : Ces hémorragies peuvent entraîner une anémie ferriprive, provoquant fatigue chronique, pâleur et essoufflement à l’effort. Si vous remarquez que vos règles s’intensifient progressivement ou changent brusquement de nature, une consultation gynécologique s’impose.

Adénomyose ventre gonflé et troubles intestinaux

Le ballonnement abdominal est une plainte fréquente chez les femmes souffrant d’adénomyose. L’utérus hypertrophié et inflammé peut créer cette sensation de ventre gonflé, particulièrement marquée avant et pendant les règles. Certaines patientes rapportent même devoir changer de taille de vêtements selon le moment de leur cycle.

Par ailleurs, la proximité anatomique entre l’utérus et le système digestif explique les troubles intestinaux fréquemment associés : Diarrhée, constipation, douleurs à la défécation pendant les règles. Ces symptômes peuvent facilement être confondus avec ceux du syndrome du côlon irritable ou d’autres pathologies digestives, retardant d’autant plus le diagnostic.

Femme souffrant de douleurs pelviennes adénomyose

Diagnostic sur l’adénomyose : Comment la détecter ?

Les examens d’imagerie

Le diagnostic précis de l’adénomyose utérine peut être un véritable parcours du combattant. Pendant longtemps, seule l’analyse histologique après hystérectomie permettait de confirmer avec certitude cette affection. Aujourd’hui, heureusement, l’imagerie médicale offre des alternatives moins invasives.

  • L’IRM pelvienne s’impose comme l’examen de référence pour détecter l’adénomyose. Sa précision diagnostique atteint 80 à 90 % des cas. Elle permet de visualiser l’épaississement de la jonction entre endomètre et myomètre, ainsi que les « foyers » d’adénomyose dans la paroi utérine.
  • Adénomyose échographie endovaginale est généralement le premier examen réalisé. Moins coûteuse et plus accessible que l’IRM, elle peut révéler des signes évocateurs comme : Un utérus globalement hypertrophié et asymétrique, des zones hétérogènes dans le myomètre, une ligne de démarcation floue entre endomètre et myomètre. Certains centres spécialisés développent des techniques d’échographie 3D prometteuses pour améliorer la précision diagnostique.

Parcours médical type et spécialistes à consulter

Face à des symptômes, votre gynécologue reste le premier interlocuteur. Après un interrogatoire minutieux et un examen clinique, il pourra prescrire les examens complémentaires nécessaires.

Il semble que le délai moyen pour obtenir un diagnostic d’adénomyose avoisine les 4 ans après l’apparition des premiers symptômes. Ce retard s’explique notamment par la banalisation des douleurs menstruelles et la confusion possible avec d’autres pathologies comme l’endométriose ou les fibromes.

Dans les cas complexes, un radiologue interventionnel peut apporter son expertise, particulièrement pour envisager des alternatives thérapeutiques comme l’embolisation des artères utérines.

Adénomyose et fatigue

Souffrir d’adénomyose peut générer beaucoup de fatigue voire une fatigue chronique. Cette pathologie provoque des règles abondantes, douloureuses, vous pouvez souffrir d’anémie. N’hésitez pas à consulter pour faire un bilan sanguin, un complément peut vous être prescrit selon les résultats. Reposez-vous également surtout en période de règles.

Adénomyose et grossesse : Impact sur la fertilité

Peut-on tomber enceinte avec une adénomyose ?

L’adénomyose n’empêche pas systématiquement la conception, mais elle peut compliquer le parcours vers la maternité :

  • Altération de la contractilité utérine, compliquant le transport des spermatozoïdes
  • Modifications de l’environnement utérin potentiellement hostiles à l’implantation
  • Déséquilibres hormonaux et inflammatoires perturbant la réceptivité endométriale.

Une étude récente suggère que les femmes atteintes d’adénomyose sévère présentent des taux de conception spontanée inférieurs d’environ 30 % par rapport aux femmes non atteintes. Toutefois, la gravité de cette infertilité varie considérablement selon l’étendue des lésions, l’âge de la patiente et la présence d’autres facteurs d’infertilité.

La PMA (Procréation médicalement assistée) offre des perspectives encourageantes, même si les taux de réussite semblent légèrement inférieurs à ceux observés chez les femmes sans cette pathologie.

Risques pendant la grossesse et l’accouchement

Lorsqu’une grossesse survient, l’adénomyose peut être associée à certaines complications :

Complication
Fausses couches précoces
Accouchements prématurés
Retard de croissance intra-utérin
Hémorragies post-partum
Fréquence estimée
Risque augmenté de 15 à 20 %
Environ 2 fois plus fréquents
Incidence modérément accrue
Risque légèrement augmenté

Ces statistiques, bien que préoccupantes, ne doivent pas décourager les futures mères. Un suivi obstétrical rapproché permet souvent de mener la grossesse à terme. Certains médecins rapportent même que la grossesse peut temporairement améliorer les symptômes d’adénomyose, probablement en raison des changements hormonaux.

Adénomyose traitement : Solutions aux douleurs et saignements

Traitements médicamenteux

La prise en charge médicamenteuse vise principalement à soulager les symptômes plutôt qu’à « guérir » l’adénomyose. Parmi les options disponibles :
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène sont souvent la première ligne de traitement. Ils réduisent l’inflammation et les crampes menstruelles. L’Antadys peut également vous être prescrit pour les règles douloureuses et abondantes.
  • Les traitements hormonaux visent à réduire les saignements et parfois à bloquer temporairement les menstruations. Le DIU hormonal au lévonorgestrel (Mirena®) démontre une efficacité particulière, avec près de 70 % des femmes rapportant une amélioration significative des symptômes. D’autres options incluent la pilule contraceptive en continu ou les progestatifs.
  • Pour les cas résistants, les analogues de la GnRH peuvent induire une ménopause artificielle temporaire, offrant un soulagement, mais avec des effets secondaires significatifs (bouffées de chaleur, risque d’ostéoporose). Leur utilisation se limite généralement entre 3 et 6 mois.

Traitements mini-invasifs spécialisés

  • L’embolisation des artères utérines émerge comme une alternative prometteuse à la chirurgie. Cette procédure, réalisée par un radiologue interventionnel, consiste à injecter de minuscules particules dans les vaisseaux alimentant l’utérus pour réduire son irrigation.
  • Les études montrent une amélioration des symptômes chez 85 % des patientes traitées, avec l’avantage d’une hospitalisation courte (souvent en ambulatoire) et d’une récupération rapide. Cette technique préserve l’utérus et peut être envisagée chez les femmes souhaitant conserver leur fertilité.
  • D’autres approches focalisées comme les ultrasons focalisés guidés par IRM ou la radiofréquence sont en développement, avec des résultats préliminaires encourageants.

Solutions chirurgicales : Quand sont-elles nécessaires ?

Hystérectomie adénomyose : L’ablation de l’utérus reste le seul traitement définitif de l’adénomyose. Elle peut être proposée aux femmes ayant complété leurs projets de maternité et souffrant de symptômes sévères résistants aux autres thérapies. Des techniques chirurgicales plus conservatrices se développent, comme la cytoréduction qui consiste à retirer uniquement les zones atteintes tout en préservant l’utérus. Ces interventions restent techniquement difficiles et ne sont pas disponibles dans tous les centres. Le choix du traitement dépend de nombreux facteurs : Âge de la patiente, désir de grossesse, sévérité des symptômes et présence d’autres pathologies gynécologiques. Une approche personnalisée et multidisciplinaire offre généralement les meilleurs résultats.

Vivre avec l'adénomyose au quotidien

Gestion naturelle des symptômes et de la douleur

Lorsque les médicaments ne suffisent pas, plusieurs approches complémentaires peuvent soulager les symptômes de l’adénomyose :

Comme vous le savez maintenant, pour l’avoir mentionné dans de nos nombreux articles, l’alimentation joue un rôle non négligeable sur l’inflammation : certaines patientes constatent une amélioration en adoptant un régime anti-inflammatoire riche en oméga-3 et pauvre en aliments ultra-transformés.

Côté activité physique, on privilégie les exercices doux comme la natation, le yoga ou la marche. En revanche, les sports à impact comme la course à pied peuvent intensifier les douleurs pendant les phases symptomatiques.

Les techniques de gestion de la douleur comme la respiration profonde, la méditation ou l’application de chaleur sur le bas-ventre procurent également un soulagement appréciable. D’ailleurs, un coussin chauffant est souvent le meilleur ami des femmes souffrant d’adénomyose.

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Femme allongée sur son lit douleurs abdominales adénomyose

Adénomyose et cancer : Complications possibles et pronostic

Lien entre adénomyose et cancer

Une question revient fréquemment chez les patientes : L’adénomyose peut-elle dégénérer en cancer ? Les données scientifiques actuelles se veulent rassurantes. Contrairement à certaines idées reçues, l’adénomyose n’est pas considérée comme une condition précancéreuse.

Certaines études suggèrent néanmoins une légère augmentation du risque de cancer de l’endomètre chez les femmes atteintes d’adénomyose, probablement liée aux déséquilibres hormonaux plutôt qu’à l’adénomyose elle-même. Un suivi gynécologique régulier permet de détecter précocement toute anomalie.

Il convient de rester vigilante face à certains signaux d’alerte qui nécessitent une consultation rapide :

  • Saignements post-ménopausiques
  • Changement brutal dans le pattern des douleurs
  • Pertes vaginales inhabituelles

Adénomyose : Évolution à long terme de la maladie

L’adénomyose évolue généralement lentement mais progressivement jusqu’à la ménopause. La chute hormonale associée à cette transition marque souvent une amélioration significative, voire une disparition complète des symptômes pour la majorité des femmes.

En attendant cette résolution naturelle, l’approche thérapeutique doit s’adapter aux différentes phases de la vie. Par exemple, les traitements hormonaux peuvent être privilégiés chez les jeunes femmes souhaitant préserver leur fertilité, tandis que des solutions plus définitives comme l’embolisation ou la chirurgie seront envisagées après l’accomplissement des projets de maternité.

Un suivi médical régulier permet d’ajuster la prise en charge au fil du temps et d’anticiper les complications potentielles comme l’anémie chronique.

Adénomyose témoignages

  • Marine, 38 ans : « On m’a découvert une adénomyose il y a quelques années. J’ai souffert en silence tout ce temps. Grâce aux AINS, ils m’ont permis de retrouver une vie sociale pendant mes règles, même si l’effet reste temporaire« .
  • Jeanne 24 ans: « J’ai découvert que le yoga adapté aux cycles féminins m’aidait à traverser mes périodes douloureuses bien mieux que les antalgiques seuls ».

Adénomyose : Le bilan

L’adénomyose reste une pathologie sous-diagnostiquée malgré sa prévalence importante. Ses répercussions sur la qualité de vie peuvent être considérables, mais les progrès dans le diagnostic et les options thérapeutiques offrent aujourd’hui de réelles perspectives d’amélioration.

La prise en charge optimale repose sur un diagnostic précoce et une approche personnalisée, tenant compte de l’âge de la patiente, de la sévérité des symptômes et des projets de fertilité. N’hésitez pas à consulter si vous présentez des symptômes évocateurs, des règles particulièrement douloureuses ne sont pas une fatalité à endurer.

Pour les femmes concernées, le message est clair : vous n’êtes pas seules face à cette maladie. Des solutions existent et la recherche continue de progresser pour améliorer le diagnostic et les traitements de l’adénomyose.

FAQ sur l'adénomyose

L'adénomyose est-elle héréditaire ?

Les recherches actuelles n’ont pas établi de transmission génétique directe de l’adénomyose. Cependant, on observe souvent des antécédents familiaux de pathologies gynécologiques (endométriose, fibromes) chez les femmes atteintes, suggérant une possible prédisposition familiale à ces affections.

Peut-on guérir définitivement de l'adénomyose ?

L’hystérectomie est actuellement le seul traitement curatif définitif. Toutefois, la ménopause naturelle entraîne généralement une résolution spontanée des symptômes grâce à la diminution des hormones stimulant le tissu endométrial.

Quelles sont les alternatives à l'hystérectomie ?

L’embolisation des artères utérines, les ultrasons focalisés guidés par IRM ou les traitements hormonaux représentent des alternatives moins invasives. Leur efficacité varie selon les patientes et le type d’adénomyose, mais ces options méritent d’être explorées avant d’envisager la chirurgie.