Un seul geste suffit pour détecter le cancer colorectal : Le kit de dépistage immunologique fécal peut vous sauver la vie ! Détecter à un stade précoce, ce cancer se guérit dans plus de 90 % des cas. D’où l’importance capitale du dépistage et de la reconnaissance des premiers symptômes. N’hésitez surtout pas !

Le cancer colorectal en quelques chiffres :
Troisième cancer le plus fréquent en France, le cancer colorectal comptabilise pas moins de 47 000 nouveaux cas chaque année. Les personnes de plus de 50 ans sont les plus touchées, mais cette maladie peut également survenir chez des patients plus jeunes. Les chiffres peuvent sembler inquiétants mais le cancer colorectal se guérit très bien.
Comprendre le cancer colorectal : Les bases essentielles
Qu’est-ce que le cancer colorectal
Le cancer colorectal prend naissance dans les tissus du côlon ou du rectum, qui constituent les dernières portions du tube digestif. Dans la grande majorité des cas, ce cancer se développe à partir de lésions précancéreuses appelées polypes. Il en existe de plusieurs sortes. Si vous faites une coloscopie peut-être entendrez-vous parler de :
- Polype plan
- Polype festonné
- Polype sessile
- Polype pédiculé
Ces excroissances bénignes se forment sur la paroi interne du côlon ou du rectum et peuvent, au fil du temps, subir des transformations génétiques qui les rendent cancéreuses. C’est ce qu’on appelle la séquence adénome-cancer, un processus qui s’étend généralement sur 10 à 15 ans.
L’adénocarcinome est le cancer colorectal le plus courant, représentant environ 95 % des cas.D’autres formes plus rares incluent les tumeurs carcinoïdes, les lymphomes ou les sarcomes.
Cancer colorectal : Causes et facteurs de risque
Plusieurs facteurs de risque sont responsables du développement du cancer colorectal :
- L’âge : Le risque augmente significativement après 50 ans
- Les antécédents familiaux de cancer colorectal
- Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique (RCH))
- Le syndrome de Lynch et certaines maladies génétiques
- Une alimentation riche en viandes rouges et en charcuteries, la consommation d’alcool, le tabagisme, la sédentarité et l’obésité sont des facteurs de risque modifiables.
Cancer du côlon : Les symptômes
Le cancer colorectal est parfois qualifié de « tueur silencieux » car ses symptômes initiaux peuvent être discrets ou confondus avec d’autres troubles digestifs bénins. Pourtant, certains signes méritent une attention particulière :
Les signes d’alerte
- Les modifications des habitudes intestinales constituent souvent le premier signal d’alerte. Une alternance entre diarrhée et constipation qui persiste plusieurs semaines devrait vous inciter à consulter.
- La présence de sang dans les selles reste le symptôme le plus caractéristique. Ce sang peut être visible (rouge vif) ou invisible à l’œil nu (selles noires). Dans tous les cas, il ne faut jamais attribuer automatiquement ce signe à des hémorroïdes sans avis médical.
- Des douleurs abdominales persistantes, des ballonnements inhabituels ou une sensation d’évacuation incomplète après être allé à la selle sont d’autres signaux à ne pas ignorer.
Cancer colorectal : Agir vite
Beaucoup de patients attendent que les symptômes deviennent handicapants avant de consulter. C’est une erreur qui peut entraîner des conséquences sur le pronostic de la maladie. N’hésitez pas à parler à votre médecin, même si ces symptômes vous semblent anodins ou gênants à évoquer. Le médecin est là pour vous écouter.
Symptômes avancés nécessitant une consultation urgente
Quand le cancer colorectal progresse, certains symptômes deviennent plus prononcés et nécessitent une attention médicale immédiate. Si vous remarquez l’un de ces signes, n’attendez pas pour consulter :
- Les douleurs abdominales qui s’intensifient et persistent. Elles méritent une évaluation approfondie. Ces douleurs peuvent être localisées ou diffuses et s’accompagnent parfois de crampes intenses.
- Une perte de poids inexpliquée est souvent le signe que quelque chose ne va pas. La perte de plusieurs kilos en quelques mois sans modification de leur régime alimentaire est un signal d’alarme à ne pas ignorer.
- La fatigue chronique et l’anémie sont fréquentes dans les cas de cancer colorectal. Les saignements, même minimes mais répétés, peuvent entraîner une baisse du taux d’hémoglobine et une asthénie qui ne s’améliore pas avec le repos.
- Dans les cas plus avancés, une occlusion intestinale peut survenir. Elle se manifeste par un arrêt des selles et des gaz, des vomissements et des douleurs abdominales intenses. Cette situation constitue une urgence médicale.
Dépistage et diagnostic : Les méthodes actuelles
Programmes de dépistage : Les recommandations
Nous avons la chance d’avoir accès au dépistage du cancer colorectal. Pourquoi s’en priver ? Ce dépistage représente notre meilleure arme dans la lutte contre cette maladie. En France, le programme national de dépistage organisé s’adresse aux personnes de 50 à 74 ans sans facteur de risque particulier.
Le test immunologique : Utile pour tous
Le test immunologique fécal (FIT) constitue la première étape. Il est simple à réaliser à domicile, et permet de détecter la présence de sang invisible dans les selles. Ce test doit être réalisé tous les deux ans. S’il révèle des traces de sang, une coloscopie sera prescrite pour en déterminer l’origine.
Dépistage en cas d’antécédents familiaux et plus
Pour les personnes présentant des facteurs de risque élevés (antécédents familiaux, maladies inflammatoires chroniques intestinales), un suivi plus personnalisé est recommandé, souvent avec des coloscopies directes à intervalles réguliers.
Examens diagnostiques de référence
La coloscopie reste l’examen de référence pour diagnostiquer le cancer colorectal. Elle permet non seulement de visualiser directement la muqueuse du côlon et du rectum, mais aussi de prélever des échantillons (biopsies) pour analyse et même de retirer des polypes avant qu’ils ne deviennent cancéreux.
Cancer colorectal : les divers examens
La coloscopie sous AG
La coloscopie dite « conventionnelle » se pratique par un gastro-entérologue sous anesthésie générale. Trois jours avant l’examen, vous devrez suivre un régime sans résidu pour que le côlon soit totalement vidé et propre. Vous devrez également boire une préparation colique qui purgera dans sa finalité le côlon afin que le Médecin puisse l’explorer aisément et sans risque.
La préparation colique liquide
Il est vrai que la préparation colique liquide n’est pas agréable à boire mais il faut passer par là pour être prêt pour l’examen. Si votre gastro-entérologue vous prescrit des sachets en poudre (du genre COLOPEG ou MOVIPREP), il faudra :
La veille au soir pour un examen le matin :
Étape 1 : Le premier mélange
- Mélanger les sachets A et B de préparation avec 1 litre d’eau et vous obtiendrez un liquide épais (pour imager, cela ressemble à de la colle à tapisserie !) et c’est très salé.
- Il faudra ensuite le boire dans un temps imparti puis boire de nouveau un autre litre d’eau normal.
Étape 2 : Le deuxième mélange : Tôt le matin, il faut recommencer l’opération comme la veille.
! Selon l’heure de l’examen l’après-midi, votre gastro-entérologue vous communiquera parfaitement les heures auxquelles vous devrez boire vos préparations.
La préparation colique en comprimés
Dans certains cas, des comprimés peuvent être prescrits par votre spécialiste. Le régime sans résidus est le même qu’avec une préparation liquide. En discuter avec votre médecin, est la meilleure solution pour définir la préparation qui vous convient le mieux.

Cancer colorectal : Préparation colique et régime
Attention : Si la préparation colique est insuffisante et le régime sans résidus non respecté, l’examen ne pourra pas avoir lieu ou sera interrompu. Le médecin ne peut pas prendre le risque d’explorer votre côlon à l’aveugle Il faudra donc recommencer !
La coloscopie virtuelle : Le coloscanner
D’autres techniques d’imagerie comme la coloscopie virtuelle aussi appelée coloscanner peuvent être proposées dans certains cas, notamment si la coloscopie conventionnelle est contre-indiquée ou incomplète.
Le centre de radiologie vous communiquera la préparation colique à boire et le régime sans résidus qu’il faudra respecter avant l’examen. Les personnes fragiles ne pouvant pas bénéficier d’anesthésie générale pourront bénéficier de cette technique.
Les analyses
Les analyses biologiques et marqueurs tumoraux complètent le bilan. Le plus connu, l’antigène carcino-embryonnaire (ACE), n’est pas utilisé pour le dépistage mais peut aider au suivi après traitement.
Classification et stades du cancer colorectal
Du polype à la dysplasie : Comprendre la progression
Tous les polypes ne présentent pas le même risque d’évolution vers un cancer. On distingue différents types de polypes :
- Les polypes hyperplasiques qui sont généralement petits et rarement précancéreux
- Les adénomes qui sont les véritables précurseurs du cancer, leur potentiel d’évolution varie selon leur taille et leur architecture.
Cancer colorectal : La dysplasie et le suivi
La notion de dysplasie
La dysplasie est fondamentale pour comprendre le risque d’évolution vers un cancer.
- La dysplasie de bas grade présente un risque modéré de développer un cancer
- La dysplasie de haut grade indique un risque élevé de transformation maligne.
Le suivi
Après l’ablation d’un polype, le suivi du patient dépend directement de ces caractéristiques.
Par exemple, après retrait d’un gros adénome avec dysplasie de haut grade, une nouvelle coloscopie sera recommandée après 1 à 3 ans. Le suivi pour le retrait de polypes à plus faible risque sera alors de 5 ans.
Stades du cancer et leur signification pronostique
Le système TNM (Tumeur, Ganglions lymphatiques, Métastases) est utilisé internationalement pour classifier les cancers colorectaux. L’identification précise du stade guide directement la stratégie thérapeutique. Pour certains cancers, la chirurgie suffira, pour les plus avancés, la radiothérapie et/ou de la chimiothérapie compléteront la thérapeutique.
Comprendre les stades du cancer colorectal
- Au stade 0, les cellules cancéreuses sont limitées à la muqueuse intestinale. Le taux de guérison dépasse 95 %.
- Les stades I et II correspondent à des tumeurs qui ont envahi la paroi intestinale à différents degrés, mais sans atteinte ganglionnaire. Le pronostic reste favorable avec des taux de survie à 5 ans de 80 à 95 %.
- Le stade III signale une propagation aux ganglions lymphatiques régionaux. Le pronostic se situe autour de 70 % de survie à 5 ans avec un traitement adapté.
- Le stade IV indique la présence de métastases, le plus souvent hépatiques ou pulmonaires. Bien que ce stade soit plus difficile à traiter, les avancées thérapeutiques récentes ont considérablement amélioré la survie, qui peut désormais atteindre 30 à 40 % à 5 ans dans certains cas sélectionnés.
Cancer du côlon : Les traitements
La radiothérapie : Une technologie sans précédent
La prise en charge du cancer colorectal a connu des avancées spectaculaires ces dernières années. Le système VORTHEx 3D permet une précision millimétrique dans le ciblage des tumeurs. Cette technique permet de traiter les tumeurs en préservant les tissus sains environnants.
La radiothérapie par modulation d’intensité (IMRT)
Elle représente une véritable révolution. Cette technique permet d’adapter la dose de rayons aux contours exacts de la tumeur. Les résultats sont particulièrement encourageants pour les cancers du rectum, où la préservation des organes voisins est fondamentale.
IMRT : Les effets secondaires contrôlés
Les nouvelles technologies comme l’IMRT ont considérablement réduit les effets secondaires. Les patients rapportent beaucoup moins de troubles digestifs et urinaires importants. Ils ont une meilleure qualité de vie en tant que malade. Certains continuent même à travailler pendant leur traitement par radiothérapie.
L’importance de la RCP : Protocole personnalisé
La RCP est la réunion de concertation disciplinaire qui réunit des radiothérapeutes, des chirurgiens, des oncologues, des spécialistes toutes les semaines pour discuter des dossiers de leur patients. Ils mettent en place, ensemble, la meilleure stratégie pour le traitement des cancers colorectaux. Par exemple, en première intention et pour réduire une tumeur avant une chirurgie, un traitement néoadjuvant peut être proposé (une radiothérapie préopératoire, parfois associée à une chimiothérapie). Chaque cas de cancer est différent et aura un traitement approprié et personnalisé.
Exemple de traitement selon la classification
Type de traitement | Indications principales | Bénéfices |
Radiothérapie néoadjuvante | Cancers rectaux T3-T4 | Réduction tumorale, préservation sphinctérienne |
Radiothérapie adjuvante | Après chirurgie à risque | Diminution du risque de récidive locale |
Radio-chimiothérapie concomitante | Tumeurs localement avancées | Effet synergique, meilleur contrôle local |
La chirurgie et techniques mini-invasives
La chirurgie reste le traitement le plus efficace. Les techniques ont considérablement évolué, avec un recours croissant à la laparoscopie et à la chirurgie robotique. Ces approches mini-invasives permettent une récupération plus rapide et réduisent les complications postopératoires.
Pour les cancers du rectum, la préservation de la fonction sphinctérienne est devenue une priorité. Les techniques d’anastomose basse avec réservoir en J offrent désormais une meilleure qualité de vie aux patients qui, autrefois, auraient nécessité une stomie définitive.
Dans certains cas très précis de tumeurs rectales précoces, les résections transanales peuvent même éviter une chirurgie abdominale. Les patients peuvent ainsi reprendre leurs activités normales en quelques jours seulement.
Chimiothérapie et thérapies ciblées
La chimiothérapie a également connu des progrès considérables. Les protocoles FOLFOX ou FOLFIRI, associés ou non à des thérapies ciblées, ont amélioré significativement la survie dans les stades III et IV.
L’immunothérapie, qui a révolutionné la prise en charge de nombreux cancers, montre des résultats prometteurs dans un sous-groupe spécifique de cancers colorectaux présentant une instabilité microsatellitaire (MSI). Environ 15 % des patients sont concernés par cette caractéristique génétique qui les rend particulièrement sensibles à ces nouveaux traitements.
La médecine personnalisée progresse également. Les analyses génétiques des tumeurs identifie les mutations RAS, BRAF ou d’autres altérations qui orienteront le choix des traitements.
Vivre avec et après un cancer colorectal
Des approches pour mieux vivre :
- Des protocoles nutritionnels sont adaptés : Une alimentation pauvre en résidus pendant le traitement est importante pour ne pas être dérangé par des diarrhées impérieuses par exemple.
- Une rééducation périnéale limite les troubles urinaires et sexuels
- Un soutien psychologique reste essentiel pour traverser cette épreuve
Le suivi nutritionnel
Des équipes de diététiciens proposent des consultations régulières pour adapter l’alimentation aux différentes phases du traitement. Une bonne nutrition contribue non seulement au bien-être du patient mais améliore aussi l’efficacité des traitements et réduit leur toxicité.
Suivi à long terme et prévention des récidives
Après traitement d’un cancer colorectal, un suivi régulier s’impose. Le calendrier classique inclut des consultations, des examens d’imagerie et des dosages de marqueurs tous les 3 à 6 mois pendant les deux premières années, puis à intervalles plus espacés.
La prévention des récidives passe aussi par des modifications du mode de vie. Une alimentation riche en fibres, pauvre en viandes rouges et transformées, une activité physique régulière et l’arrêt du tabac sont des mesures qui ont prouvé leur efficacité.
N’oublions pas que les proches des patients guéris d’un cancer colorectal sont considérés comme à risque. Ils devraient être particulièrement vigilants et respecter scrupuleusement les recommandations de dépistage.
Cancer colorectal : Notre conclusion
Le cancer colorectal n’est plus cette maladie redoutable aux perspectives sombres d’autrefois. Détecté à un stade précoce, il se guérit dans la grande majorité des cas. Les progrès thérapeutiques offrent de réelles chances de guérison pour les cancers colorectaux détectés à un stade avancé. Le contrôle de la maladie de façon durable n’est plus à prouver.
Alors, si vous présentez des symptômes évocateurs ou si vous avez dépassé l’âge de 50 ans sans avoir effectué de dépistage, n’attendez plus. Consultez votre médecin traitant qui vous orientera vers les examens appropriés. Le temps est un allié précieux dans la lutte contre le cancer colorectal.
FAQ : les questions fréquentes
Quels sont les symptômes du cancer de l’anus ?
Si vous constatez des saignements rectaux ou la présence de sang rouge vif ou noir dans les selles, des diarrhées impérieuses ou une constipation inhabituelle, il faut consulter un professionnel de santé rapidement et prendre ces maux au sérieux.
Quelles sont les causes du cancer du côlon ?
Le cancer du côlon peut se développer à cause du tabagisme, l’alcool, une alimentation riche en viande rouge et charcuteries, une maladie chronique type RCH (rectocolite hémorragique) ou Maladie de Crohn et les personnes présentant des antécédents médicaux de cancer colorectal.