Peut-on mourir du cancer de la thyroïde ?

Peut-on mourir du cancer de la thyroïde ? Quels sont les risques réels de mortalité ? « Est-ce que je vais mourir ? » Apprendre qu’on souffre d’un cancer de la thyroïde suscite naturellement des inquiétudes.  Ces questions sont parfaitement légitimes face à un diagnostic de cancer. Pourtant, il faut savoir que le cancer de la thyroïde présente généralement un pronostic favorable comparé à d’autres types de cancers. Dans cet article, nous allons examiner en détail les différents types de cancer de la thyroïde et leurs pronostics

Cancer de la thyroïde : Les chiffres

En France, on diagnostique environ 10 000 nouveaux cas de cancer thyroïdien chaque année. Ce n’est pas le plus fréquent des cancers, mais son incidence a augmenté ces dernières décennies en partie grâce à l’amélioration des techniques de dépistage qui permettent de détecter des tumeurs plus petites et plus précoces. Le taux de survie global à 5 ans dépasse les 90 %. Mais cette statistique rassurante cache des réalités diverses selon le type de cancer, son stade au moment du diagnostic, et plusieurs autres facteurs comme l’âge ou le sexe du patient.

Présentation d'un cou d'une femme ayant un goitre pour, peut-on mourir d'un cancer de la thyroïde

Les différents types de cancer de la thyroïde et leur pronostic

Peut-on mourir du cancer de la thyroïde : Le cancer papillaire

Le cancer papillaire est le type de cancer thyroïdien le plus fréquent et le moins agressif

Si on vous a diagnostiqué un cancer de la thyroïde, il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’un cancer papillaire. Ce type représente environ 80 % des cancers thyroïdiens et se caractérise par une croissance lente et une faible tendance à métastaser.

Le taux de survie pour ce type de cancer est particulièrement encourageant :

  • Survie à 5 ans : supérieure à 98 %
  • Survie à 10 ans : environ 95 %
  • Survie à 20 ans : plus de 90 %

Bon pronostic : Les facteurs positifs

Plusieurs facteurs contribuent à ce bon pronostic.

  • Ces tumeurs répondent généralement bien à l’iodothérapie.
  • Elles peuvent être détectées précocement lors d’examens de routine.
  • Leur progression est souvent si lente que certains patients âgés décèdent d’autres causes avant que le cancer ne devienne menaçant.

Cancer folliculaire : Un pronostic généralement bon

Le cancer folliculaire représente environ 10 à 15 % des cancers thyroïdiens. Un peu plus agressif que le type papillaire, il reste néanmoins associé à un bon pronostic dans la majorité des cas.

Les taux de survie :

  • Survie à 5 ans : 91 à 95 %
  • Survie à 10 ans : 85 à 90 %
  • Survie à 20 ans : 75 à 85 %

Peut-on mourir du cancer de la thyroïde : Particularité du cancer folliculaire

Il a tendance à se propager par voie sanguine plutôt que lymphatique, ce qui peut parfois entraîner des métastases osseuses ou pulmonaires. Cependant, même en cas de métastases, les traitements modernes permettent souvent de contrôler la maladie pendant de nombreuses années.

Le pronostic varie considérablement selon le stade. Un cancer folliculaire découvert à un stade précoce (stade I ou II) présente des taux de guérison similaires à ceux du cancer papillaire. En revanche, aux stades III et IV, la prise en charge devient plus complexe et le pronostic moins favorable.

Cancer médullaire : Une forme intermédiaire

Plus rare (5 à 8 % des cas), le cancer médullaire de la thyroïde présente quelques particularités importantes. Contrairement aux types précédents qui se développent à partir des cellules folliculaires, celui-ci prend naissance dans les cellules C productrices de calcitonine.

Ce type de cancer peut survenir de façon sporadique ou dans un contexte familial, notamment dans le cadre des syndromes de néoplasie endocrinienne multiple (MEN). Dans environ 25 % des cas, il est associé à des mutations du gène RET, transmissibles de façon héréditaire.

Les taux de survie sont intermédiaires:

  • Survie à 5 ans : 75 à 85 %
  • Survie à 10 ans : 65 à 75 %

La présence de mutations spécifiques du gène RET peut influencer le pronostic. Certaines mutations sont associées à des formes plus agressives, tandis que d’autres correspondent à des évolutions plus lentes. C’est pourquoi le dépistage génétique est fortement recommandé dans ces situations, permettant une surveillance accrue des membres de la famille potentiellement à risque.

Cancer anaplasique : La forme la plus agressive

Le cancer anaplasique de la thyroïde est heureusement rare, il représente moins de 2 % des cancers thyroïdiens. Mais ne nous voilons pas la face car c’est aussi le plus redoutable. Contrairement aux autres types, sa progression est souvent rapide et imprévisible.

Les statistiques sont moins encourageantes ici :

  • Survie médiane : généralement inférieure à 6 mois
  • Taux de survie à 1 an : environ 10 à 20 %

Cellules particulièrement agressives

Des cas où la maladie avait progressé très rapidement entre deux examens espacés de quelques semaines seulement. Ce type de cancer se caractérise par des cellules thyroïdiennes qui ont perdu leurs caractéristiques originelles, les rendant particulièrement agressives.

Les défis thérapeutiques sont considérables. Ces tumeurs répondent rarement à l’iode radioactif, car les cellules ont perdu leur capacité à capter l’iode. Les traitements actuels reposent généralement sur une approche multimodale combinant chirurgie (quand elle est possible), radiothérapie externe et chimiothérapie. Peut-on mourir du cancer de la thyroïde ? Pour ce type de cancer anaplasique, agressif et à évolution rapide, la réponse peut être malheureusement affirmative.

Cancer de la thyroïde : Symptômes

Les symptômes du cancer de la thyroïde sont :

  • Des ganglions lymphatiques
  • Une modification de la voix (enrouée, extinction)
  • Une difficulté à avaler
  • Une douleur au niveau du cou
  • Un goitre ou un gonflement
  • Une gêne pour respirer

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Peut-on mourir du cancer de la thyroïde : Facteurs déterminants dans le pronostic du cancer thyroïdien

L'impact de l'âge sur la survie

L’âge joue dans l’évolution du cancer de la thyroïde. En règle générale, plus on est jeune au moment du diagnostic, meilleur est le pronostic. Les patients diagnostiqués avant 40 ans présentent souvent une évolution plus favorable que ceux diagnostiqués après 60 ans.

Tranche d’âge

Survie relative à 5 ans

Moins de 45 ans

98 à 99 %

45-54 ans

95 à 97 %

55-64 ans

90 à 94 %

65 ans et plus

82 à 85 %

L'impact du sexe sur la survie

Quant au sexe, les femmes semblent bénéficier d’un léger avantage pronostique. Bien que les hommes soient moins touchés (le ratio est d’environ 3 femmes pour 1 homme), ils présentent généralement des formes plus agressives et un risque accru de récidive. Cette différence pourrait s’expliquer par des facteurs hormonaux, mais les mécanismes exacts restent encore mal compris.

Classification TNM : Evaluation des risques

Le système de classification TNM (Tumeur, Ganglions lymphatiques, Métastases) est l’outil principal pour évaluer l’étendue du cancer et prédire son évolution.

Pour simplifier, voici ce que signifie chaque composante :

  • T (taille et extension locale de la tumeur) : Varie de T1 (petite tumeur confinée à la thyroïde) à T4 (tumeur extensive envahissant les structures voisines)
  • N (atteinte ganglionnaire) : N0 (pas d’atteinte) ou N1 (présence de ganglions atteints)
  • M (métastases à distance) : M0 (absentes) ou M1 (présentes)

Ces éléments sont ensuite combinés pour définir le stade global, de I à IV. D’ailleurs, il faut savoir que pour le cancer de la thyroïde, la stadification est unique, car elle prend particulièrement en compte l’âge du patient, signe de son importance pronostique.

Les taux de survie selon les stades sont éloquents :

  • Stade I : supérieur à 98 %
  • Stade II : 85 à 95 %
  • Stade III : 60 à 80 %
  • Stade IV : 30 à 50 % (avec une grande variabilité selon le type histologique)

Métastases et risque de mortalité

La présence de métastases (stade M1) est probablement le facteur qui modifie le plus radicalement le pronostic. Heureusement, les métastases à distance ne concernent qu’environ 4 à 15 % des patients atteints de cancer thyroïdien au moment du diagnostic.

Les sites les plus fréquents de métastases sont :

  1. Les poumons (50-80% des cas de métastases)
  2. Les os (particulièrement pour les cancers folliculaires)
  3. Plus rarement, le cerveau et le foie

Cependant, même en présence de métastases, le pronostic reste meilleur que pour beaucoup d’autres cancers métastatiques. Les métastases pulmonaires des cancers différenciés (papillaires et folliculaires) répondent souvent à l’iode radioactif, avec des cas de rémission prolongée. Certains patients vivent des années, voire des décennies avec des métastases bien contrôlées.

Avancées thérapeutiques améliorant la survie

L’évolution des protocoles de traitement pour peut-on mourir du cancer de la thyroïde

Les approches thérapeutiques se sont considérablement affinées ces dernières années, contribuant à l’amélioration constante des taux de survie.

  • La chirurgie reste une partie importante dans le traitement. Toutefois, on observe une tendance vers des interventions moins invasives pour les tumeurs de petite taille. Par exemple, pour certains micro-carcinomes papillaires (moins de 1 cm), on privilégie parfois une lobectomie (ablation partielle) plutôt qu’une thyroïdectomie totale, préservant ainsi une partie de la fonction thyroïdienne.
  • L’iodothérapie post-chirurgicale a également connu une révolution. On assiste à une personnalisation des doses d’iode radioactif, évitant des traitements lourds aux patients à faible risque.
  • L’hormonothérapie thyroïdienne, joue un double rôle : Substitutif (remplacer l’hormone manquante) et thérapeutique (freiner d’éventuelles cellules cancéreuses résiduelles). Là encore, l’intensité du traitement est désormais adaptée au niveau de risque individuel, minimisant les effets indésirables pour les patients à faible risque.
Présentation d'une photo d'une femme faisant une échographie thyroïdienne pour cancer de la thyroïde

Thérapies ciblées et immunothérapie pour les cas avancés

L’arsenal thérapeutique contre les formes avancées de cancer thyroïdien s’est considérablement enrichi ces dernières années. Pour les patients dont la maladie résiste aux traitements conventionnels, plusieurs inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) ont fait leur apparition sur le marché.

Vivre avec un cancer de la thyroïde : Au-delà des statistiques

Peut-on mourir du cancer de la thyroïde : Une qualité de vie existe après le traitement

Les statistiques de survie sont rassurantes, mais elles ne racontent pas toute l’histoire. Vivre après un cancer de la thyroïde implique souvent des adaptations importantes.

Adapter son mode de vie et prendre un traitement substitutif

La plupart des patients doivent prendre un traitement hormonal substitutif à vie. Trouver le bon équilibre n’est pas toujours simple, trop d’hormones peut provoquer nervosité et palpitations, pas assez entraîne fatigue et prise de poids. Il faut parfois plusieurs mois d’ajustements pour atteindre le dosage idéal.

Problème courant

Fréquence

Solutions

Fatigue chronique

30 à 40 % des patients

Ajustement hormonal, activité physique adaptée

Troubles de la voix

5 à 10 % après chirurgie

Rééducation orthophonique

Hypoparathyroïdie

2 à 5 % permanente

Supplémentation en calcium et vitamine D

 Le suivi médical indispensable

Le suivi à long terme reste indispensable, même pour les formes peu agressives. Les rechutes peuvent survenir parfois très tardivement. Des récidives 15 ans après le traitement initial sont toujours possibles ! D’où l’importance d’un suivi régulier, généralement annuel, avec dosage de thyroglobuline et parfois échographie cervicale.

 

Peut-on mourir du cancer de la thyroïde : La conclusion

Le cancer de la thyroïde occupe une place à part dans l’univers de l’oncologie. Avec des taux de survie globaux dépassant 90 %, il figure parmi les cancers de meilleur pronostic, une réalité trop souvent méconnue des patients nouvellement diagnostiqués.

Cette vision optimiste doit toutefois être nuancée selon le type histologique et le stade au diagnostic. Si les formes différenciées (papillaires et folliculaires) peuvent presque être considérées comme des « maladies chroniques » plutôt que des cancers fulgurants, le cancer anaplasique reste un défi majeur avec un pronostic sombre.

Ce qui est certain, c’est que la détection précoce et une prise en charge adaptée transforment radicalement les perspectives. Les progrès constants dans les traitements, notamment pour les formes avancées, offrent de nouveaux espoirs à des patients qui, il y a quelques années encore, n’auraient eu que peu d’options.

Questions fréquentes sur le cancer thyroïdien

Le cancer de la thyroïde peut-il récidiver après traitement ?

Oui, malheureusement, les récidives sont possibles. Elles concernent environ 15 à 30 % des patients atteints de cancers différenciés (papillaires et folliculaires). Pour les cancers médullaires, ce taux peut atteindre 50 %.

Peut-on guérir complètement d'un cancer de la thyroïde ?

La notion de guérison mérite d’être nuancée dans le contexte du cancer thyroïdien. Pour les cancers différenciés (papillaires et folliculaires) détectés à un stade précoce, on peut effectivement parler de guérison complète dans 80 à 90 % des cas.

Cancer de la thyroïde, visible sur une prise de sang ?

Les marqueurs biologiques (thyroglobuline ou TSH) sont visualisés lors d’une simple une prise de sang. En cas d’anomalie, cela se verra sur les résultats d’analyse.

Quels sont les cancers thyroïdiens ?

Il y a 4 types de cancers thyroïdiens : Cancer folliculaire, médullaire, anaplasique et papillaire.

Echographie thyroïdienne pour rechercher quoi ?

Une échographie thyroïdienne sert à visualiser votre thyroïde et à diagnostiquer une maladie thyroïdienne et à surveiller des ganglions ou nodules.