Cancer du sein chez l’homme

Le cancer du sein chez l’homme est rare mais existe réellement. Apprenez à reconnaître les symptômes pour éviter le pire.

Cancer du sein : Chez l’homme aussi !

Quand on parle de cancer du sein, notre esprit associe automatiquement cette maladie aux femmes. Pourtant, cette réalité médicale touche également les hommes, même si elle reste relativement rare. En effet, le cancer du sein masculin représente seulement 1 % de tous les cas de cancers mammaires diagnostiqués chaque année. Ce faible pourcentage explique pourquoi cette affection demeure méconnue du grand public et, parfois même, des professionnels de santé.

Vue d'un homme torse nu pour palpation présentant un cancer du sein chez l'homme

Rare et détecté tardivement

Malgré sa rareté, le cancer du sein chez l’homme peut entraîner des conséquences graves, d’autant plus qu’il est souvent détecté tardivement. Les hommes ignorent généralement qu’ils peuvent développer cette maladie et ne sont pas habitués à surveiller leur poitrine. Il arrive fréquemment que les premiers symptômes soient négligés ou attribués à d’autres causes.

Le cancer du sein masculin : Une réalité médicale

Anatomie du sein chez l’homme

Contrairement aux idées reçues, les hommes possèdent aussi du tissu mammaire, bien qu’en quantité nettement inférieure à celui des femmes. Le sein masculin contient principalement des canaux galactophores (conduits qui transportent le lait chez la femme) mais très peu de lobules. C’est précisément dans ces tissus que peut se développer un cancer. La structure mammaire masculine est généralement plate et concentrée autour du mamelon et de l’aréole. Cette anatomie particulière fait que les tumeurs se développent souvent près du mamelon, ce qui peut faciliter leur détection visuelle quand on sait quoi chercher.

Cancer du sein chez l’homme : Une maladie sous-diagnostiquée

Manque de sensibilisation masculine

Le sous-diagnostic du cancer du sein chez l’homme s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, il y a un manque évident de sensibilisation. Les campagnes d’information ciblent presque exclusivement les femmes, ce qui entretient l’idée fausse que les hommes sont « immunisés » contre cette maladie.

Une maladie dite « féminine »

Par ailleurs, un certain stigmate social persiste. Certains hommes éprouvent de la gêne à consulter pour un problème au niveau du sein, considérant à tort qu’il s’agit d’une « maladie féminine ». Certains patients attendent plusieurs mois avant de consulter, simplement par embarras ou par méconnaissance ce qui retarde le diagnostic. Cette détection tardive a malheureusement un impact direct sur le pronostic. Quand le diagnostic est posé à un stade avancé, les options thérapeutiques peuvent être plus limitées et moins efficaces.

Cancer du sein : Les symptômes à surveiller

Signes physiques visibles

Le symptôme le plus fréquent du cancer du sein chez l’homme est l’apparition d’une masse indolore dans la région mammaire, généralement située près du mamelon. Cette masse est souvent ferme, non douloureuse et peut présenter les caractéristiques suivantes :

  • Forme irrégulière
  • Consistance dure
  • Fixée aux tissus environnants

Des modifications au niveau du mamelon peuvent également survenir, comme une rétraction (le mamelon semble rentrer vers l’intérieur) ou un écoulement inhabituel, parfois sanguinolent. Des signes, bien que discrets, peuvent être les premiers indices d’un cancer sous-jacent et doivent toujours alerter et motiver une consultation médicale rapide. La peau recouvrant le sein peut également présenter des changements subtils mais révélateurs :

  • Une rougeur persistante
  • Un épaississement cutané ressemblant à une peau d’orange, ou présence de petites fossettes.

Cancer du sein chez l’homme : Les symptômes

Les symptômes non visibles :

Au-delà des signes que l’on peut observer directement, certains symptômes moins évidents peuvent indiquer un cancer du sein chez l’homme. La douleur n’est généralement pas le premier signe d’alerte contrairement à ce que beaucoup de personnes imaginent mais elle peut survenir dans certains cas. Les patients décrivent plutôt une sensation de gêne ou de « lourdeur » qu’une véritable douleur.

Les ganglions lymphatiques :

L’atteinte des ganglions lymphatiques, notamment ceux situés sous l’aisselle, constitue un autre signal d’alarme important. Si Monsieur remarque un ganglion enflé sous son bras gauche ainsi une petite masse au niveau de son sein, il faut consulter sans attendre. Ces ganglions peuvent apparaître gonflés, fermes et parfois sensibles au toucher.

Les stades plus avancés :

Un stade avancé de la maladie révèle :

  • Une fatigue persistante sans cause apparente
  • Une perte de poids inexpliquée
  • Des douleurs osseuses (en cas de métastases)

Cancer du sein chez l’homme : Les causes

Les mutations génétiques :

Les facteurs génétiques jouent un rôle prépondérant dans le développement du cancer du sein masculin. Les mutations des gènes BRCA, particulièrement BRCA2, augmentent considérablement le risque. Un homme porteur d’une mutation BRCA2 présente un risque environ 80 fois plus élevé de développer un cancer mammaire qu’un homme sans cette mutation.

Les antécédents familiaux

Les antécédents familiaux constituent également un facteur de risque majeur. Environ 20 % des hommes atteints de cancer du sein ont un parent au premier degré (mère, sœur) touché par cette maladie. Cette proportion est nettement plus élevée que dans la population générale.

Le chromosome X responsable

Le syndrome de Klinefelter, une anomalie chromosomique caractérisée par la présence d’un chromosome X supplémentaire chez l’homme (XXY au lieu de XY), multiplie par 20 à 50 le risque de développer un cancer mammaire. Ce syndrome s’accompagne souvent d’un développement mammaire plus important (gynécomastie) et d’un taux d’œstrogènes plus élevé.

Facteurs environnementaux et mode de vie

Cancer du sein chez l’homme : L’âge en cause

L’âge constitue un facteur de risque incontournable. Le cancer du sein masculin survient généralement entre 60 et 70 ans, soit environ 10 ans plus tard que chez les femmes. Cependant, il peut apparaître à tout âge.

L’exposition aux œstrogènes

L’exposition prolongée aux œstrogènes, hormones féminines naturellement présentes en petite quantité chez l’homme, peut favoriser l’apparition d’un cancer mammaire. Cette exposition peut résulter de :

Source d’exposition aux œstrogènesMécanisme
Traitements hormonauxNotamment utilisés pour le cancer de la prostate
Médicaments contenant des œstrogènesCertains traitements hormonaux de substitution
ObésitéLe tissu adipeux convertit les androgènes en œstrogènes

L’obésité provoque un déséquilibre hormonal :

L’obésité représente un facteur de risque particulièrement important. En effet, le tissu adipeux possède la capacité de transformer les hormones masculines (androgènes) en œstrogènes, créant ainsi un déséquilibre hormonal potentiellement dangereux.

Cancer du sein masculin : L’alcool fautif

La consommation excessive d’alcool est également associée à un risque accru, probablement parce qu’elle peut altérer le métabolisme des hormones et endommager l’ADN des cellules mammaires.

Du diagnostic au parcours médical :

Les méthodes de détection :

L’auto-examen représente souvent la première étape de détection. Bien que moins médiatisée que pour les femmes, cette technique est adaptable à l’anatomie masculine. En position debout devant un miroir ou allongé, l’homme doit palper méthodiquement la région mammaire en effectuant des mouvements circulaires, en portant une attention particulière à la zone proche du mamelon.

Les différentes techniques d’imagerie :

En cas d’anomalie différentes techniques d’imagerie peuvent être utilisées. Une biopsie sera généralement réalisée pour confirmer ou infirmer le diagnostic de cancer. Cette procédure consiste à prélever un petit échantillon de tissu mammaire qui sera ensuite analysé au microscope.

  • La mammographie : C’est l’examen de référence qui permet de visualiser les structures internes du sein et d’identifier d’éventuelles masses suspectes. Contrairement aux idées reçues, cet examen est parfaitement réalisable chez l’homme malgré le volume mammaire réduit.
  • L’échographie mammaire : C’est le complément précieux à la mammographie, particulièrement utile pour distinguer les masses solides des kystes et pour guider les biopsies

Quand consulter un médecin ?

La consultation médicale s’impose sans délai dans les situations suivantes :

  • La découverte d’une masse ou d’un épaississement dans la région mammaire
  • Des modifications de l’aspect du mamelon (rétraction, écoulement)
  • Des changements cutanés au niveau du sein (rougeur, fossettes)
  • Les ganglions axillaires sont gonflés

Le médecin généraliste constitue généralement le premier interlocuteur. Après un examen clinique initial, il pourra orienter vers un spécialiste généralement un oncologue ou un chirurgien spécialisé en cancérologie mammaire. Lors de la consultation, le professionnel de santé réalisera un examen physique complet du thorax et des aisselles, puis interrogera le patient sur ses antécédents personnels et familiaux. N’hésitez pas à mentionner tout symptôme, même ceux qui vous paraissent anodins parfois, c’est la combinaison de plusieurs petits signes qui permet d’établir un diagnostic précoce.

Cancer du sein chez l’homme : Les options thérapeutiques

Les traitements proposés : 

1-La chirurgie

C’est la pierre angulaire du traitement, avec généralement deux options principales

  • La mastectomie radicale modifiée avec ablation complète du tissu mammaire
  • La chirurgie conservatrice, plus rare chez l’homme en raison du volume mammaire réduit.

2-La radiothérapie

La radiothérapie suit fréquemment l’intervention chirurgicale, particulièrement après une chirurgie conservatrice ou lorsque la tumeur a dépassé certaines dimensions. Les patients appréhendent énormément ces séances et sont finalement surpris par leur brièveté et leur tolérance relativement bonne.

3-L’hormonothérapie

L’hormonothérapie joue un rôle crucial puisqu’environ 90 % des cancers mammaires masculins sont hormono-dépendants (récepteurs d’œstrogènes positifs). Le Tamoxifène constitue généralement le traitement de référence, prescrit pour 5 à 10 ans.

Présentation d'une photo d'un homme faisant de la chimiothérapie pour cancer du sein chez l'homme

Cancer du sein chez l’homme : Impact et espérance de vie

L’espérance de vie pour les malades

Les taux de survie varient considérablement selon le stade au moment du diagnostic :

StadeTaux de survie à 5 ansCaractéristiques
Stade IEnviron à 95 %Tumeur localisée de petite taille
Stade II75 à 85 %Extension limitée aux ganglions axillaires
Stade III40 à 60 %Extension locorégionale importante
Stade IV20 à 25 %Présence de métastases à distance

La qualité de vie : Gérer les effets secondaires

La gestion des effets secondaires revêt une importance particulière chez l’homme. L’hormonothérapie peut entraîner des bouffées de chaleur, une diminution de la libido ou des troubles de l’humeur. Ces effets, parfois minimisés par l’équipe soignante, peuvent avoir un impact majeur sur la qualité de vie.

Vaincre l’isolement et moments d’échanges

Le sentiment d’isolement représente souvent une difficulté supplémentaire pour les hommes touchés par cette maladie. Heureusement, plusieurs organisations ont développé des programmes spécifiques :

  1. L’association « Cancer du sein, Parlons-en ! » a créé une section dédiée aux hommes atteints. Elle propose des webinaires et documents d’information adaptés à leurs préoccupations spécifiques.
    1. Les forums en ligne comme celui de la Ligue contre le Cancer offrent des espaces d’échange où les hommes peuvent partager leur expérience avec d’autres patients dans la même situation.
    1. Le soutien psychologique constitue un élément fondamental du parcours de soins. Certains hôpitaux proposent désormais des consultations avec des psycho-oncologues sensibilisés aux problématiques masculines spécifiques.

Prévention et détection précoce

Surveillance recommandée pour les hommes à risque

Pour les hommes présentant des facteurs de risque importants, notamment génétiques, un suivi personnalisé peut être recommandé :

  • L’auto-examen mensuel des seins reste la base de la surveillance. La technique, simple mais efficace, consiste à palper méthodiquement la région mammaire en position debout puis allongée. Profitez d’être sous la douche, quand la peau est humide et que les doigts glissent plus facilement.
  • Un examen clinique annuel par un médecin s’avère judicieux après 50 ans ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux. Ces examens permettent souvent de rassurer les patients tout en détectant d’éventuelles anomalies débutantes.

Habitudes de vie préventives

1/Certaines mesures simples peuvent contribuer à réduire le risque :

  • Maintenir un poids santé, l’obésité augmentant significativement le risque
  • Limiter la consommation d’alcool à moins de deux verres par jour
  • Pratiquer une activité physique régulière (au moins 150 minutes par semaine)

2/Une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes et pauvre en graisses animales, pourrait également jouer un rôle protecteur, bien que les études spécifiques chez l’homme restent limitées.

Cancer du sein chez l’homme : Notre conclusion

Le cancer du sein masculin reste une réalité trop souvent ignorée. Briser le tabou autour de cette maladie représente la première étape pour améliorer son diagnostic précoce et sa prise en charge. N’oublions pas que chaque année, des centaines d’hommes sont confrontés à ce diagnostic en France.

FAQ : Les questions fréquentes

C’est quoi un cancer du sein triple négatif ?

C’est un cancer du sein qui n’a pas de récepteurs hormonaux. Les femmes jeunes sont souvent plus touchées et les récidives sont plus élevées.

Le tabac est-il responsable du cancer du sein chez l’homme et la femme ?

Oui le tabac est responsable du cancer du sein chez les deux sexes.

L’homme peut-il participer à octobre rose pour le cancer du sein ?

Bien sûr, tout comme la femme, l’homme peut développer un cancer du sein et peut donc participerà cette mobilisation qui a lieu tous les mois d’octobre de chaque année pour des renseignements ou se faire dépister surtout s’il a des antécédents familiaux.

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