Ganglion aisselle : Causes et faut-il s’inquiéter

Vous avez récemment découvert une petite boule en dessous de l’aisselle et vous vous inquiétez ? Pas de panique. Dans la plupart des cas, les petits kystes se trouvant dans le creux axillaire sont des ganglions lymphatiques qui réagissent à une infection ou à une inflammation. Dans notre article, nous vous détaillons comment faire la différence entre une réaction normale et quelque chose qui nécessite une attention médicale.

Les ganglions lymphatiques sont présents partout dans notre corps et jouent un rôle dans notre système immunitaire. Ceux situés sous les aisselles, appelés ganglions axillaires, sont particulièrement susceptibles de gonfler lorsque notre corps combat une infection ou une inflammation.

Les ganglions lymphatiques sont de petits organes en forme de haricot qui font partie de notre système lymphatique. Ils servent de filtres pour la lymphe, un liquide transparent qui circule dans notre corps et qui contient des globules blancs chargés de combattre les infections.

Sous chaque aisselle se trouvent entre 20 et 40 ganglions lymphatiques. Ces ganglions axillaires sont connectés à ceux du cou, de la poitrine et des bras. Leurs rôles sont de défendre notre organisme en filtrant les bactéries, virus et autres substances étrangères.

Quand notre corps lutte contre une infection, ces ganglions peuvent grossir, car ils produisent davantage de globules blancs. C’est un peu comme si notre armée immunitaire recrutait des soldats supplémentaires pour faire face à l’ennemi.

Un ganglion normal est généralement petit (moins de 1 cm), souple et mobile sous la peau. Il peut être difficile à sentir s’il n’est pas enflammé. En revanche, un ganglion réactif ou anormal présente certaines caractéristiques :

• Taille : Généralement supérieure à 1 cm
• Consistance : Il peut devenir plus ferme
• Sensibilité : Il est souvent douloureux au toucher (il peut provoquer comme une douleur musculaire sous le bras)
• Mobilité : Il reste mobile sous la peau dans la plupart des cas bénins

Pour réaliser un auto-examen, placez votre main droite derrière votre tête et utilisez la main gauche pour palper doucement l’aisselle droite (et vice-versa). Utilisez la pulpe de vos doigts pour sentir toute grosseur inhabituelle. N’hésitez pas à le faire régulièrement, cela vous aidera à mieux connaître votre corps et à remarquer plus facilement tout changement.

Dans la majorité des cas, un ganglion enflé sous l’aisselle est simplement le signe que votre système immunitaire effectue son travail. Plusieurs types d’infections peuvent provoquer cette réaction :

• Des infections locales : Une coupure infectée, un furoncle ou une infection cutanée au niveau du bras ou de la main peut entraîner un gonflement des ganglions axillaires. Si vous vous faites une blessure au doigt en jardinant, quelques jours plus tard, un ganglion gonflé dans le creux axillaire peut apparaître, puis disparaître une fois l’infection traitée.
• Des infections systémiques : Des maladies comme la grippe, le rhume, la mononucléose ou certaines infections virales peuvent provoquer un gonflement des ganglions dans plusieurs parties du corps, y compris sous les aisselles.

Un gros bouton sous la peau douloureux au niveau du creux axillaire peut être le signe d’un ganglion. Après une infection, les ganglions peuvent rester légèrement enflés pendant 2 à 4 semaines, parfois plus. C’est normal et ne nécessite généralement pas d’inquiétude si leur taille diminue progressivement.

Les infections ne sont pas les seules responsables des ganglions sous l’aisselle. D’autres facteurs, souvent négligés, peuvent provoquer cette réaction.

• Les produits que nous utilisons quotidiennement peuvent être en cause. Les déodorants, parfums ou savons contiennent parfois des ingrédients irritants pour la peau sensible des aisselles. Une allergie au déodorant peut provoquer une réaction aux aisselles. Le fait de changer de déodorant peut déclencher une réaction et développer des ganglions. Le simple retour à son produit habituel résoudra le problème en quelques jours.
• L’épilation n’est pas un geste anodin. Que ce soit au rasoir, à la cire ou avec d’autres méthodes, ces techniques créent de minuscules traumatismes cutanés (apparition de kystes ou ganglions). Notre système lymphatique réagit alors pour protéger la zone, provoquant parfois un gonflement des ganglions voisins.
• Le stress et la fatigue : Un ganglion sous l’aisselle peut se former à cause de la fatigue et du stress. C’est une réaction du corps pour se défendre. Quand nous sommes épuisés ou anxieux, notre système immunitaire fonctionne différemment, ce qui peut entraîner une légère inflammation des ganglions. D’ailleurs, c’est pour cette raison que beaucoup remarquent des ganglions pendant les périodes d’examens ou de forte pression professionnelle.

Si la plupart des ganglions axillaires sont inoffensifs, certains signes doivent vous alerter :

• Taille importante : Un ganglion dépassant 1,5 cm requiert généralement une évaluation médicale
• Persistance : S’il ne diminue pas après 2-3 semaines, consultez
• Caractéristiques physiques : Un ganglion dur, fixé aux tissus environnants ou indolores est plus préoccupant qu’un ganglion douloureux et mobile

Ganglion ou kyste sous l’aisselle ?

1-Contrairement aux idées reçues, un ganglion douloureux est souvent moins inquiétant qu’un ganglion indolore. La douleur suggère généralement une réaction inflammatoire normale, tandis que l’absence de douleur peut parfois signaler un processus plus insidieux.

2-La boule que vous ressentez au niveau de l’aisselle peut aussi correspondre tout simplement à un kyste. Le kyste est une boule pleine de liquide. Pour un kyste à l’aisselle, une chirurgie ou une simple ponction est possible. Une consultation chez le Médecin traitant suivie d’une échographie sera nécessaire pour en découvrir l’origine et prendre les bonnes décisions.

Une boule en dessous de l’aisselle est généralement un ganglion axillaire. Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux ganglions axillaires.

• Chez les femmes, ces ganglions prennent une importance particulière en raison de leur proximité avec le tissu mammaire. Un ganglion persistant sous l’aisselle peut parfois être lié à un cancer du sein, même en l’absence d’autres symptômes visibles.
• Pour les hommes, bien que le cancer du sein soit plus rare chez l’homme (environ 1 % des cas), il n’est pas inexistant. Les ganglions axillaires peuvent aussi signaler d’autres problèmes comme certains lymphomes.

• Les antécédents familiaux de cancers, notamment du sein ou des lymphomes
• L’âge : La probabilité de causes graves augmente avec l’âge
• L’exposition à certaines substances toxiques ou radiations

• Le cancer du sein et ganglion sentinelle : Le cancer du sein est probablement la préoccupation la plus connue en lien avec les ganglions axillaires. Dans certains cas, les cellules cancéreuses mammaires migrent d’abord vers ces ganglions. Parfois, un ganglion enflé peut même être le premier signe détectable d’un cancer du sein encore invisible à la mammographie. Le ganglion sentinelle (ganglion le plus proche de l’organe touché) est très souvent retiré en cas de chirurgie du sein pour biopsie. La patiente peut également bénéficier d’un curage ganglionnaire.
• Les lymphomes, cancers affectant le système lymphatique lui-même, se manifestent fréquemment par des ganglions indolores qui grossissent progressivement. La maladie de Hodgkin et le lymphome non hodgkinien peuvent tous deux toucher les ganglions axillaires.
• Le cancer du poumon métastasé ou les mélanomes : D’autres cancers moins fréquents peuvent par ailleurs affecter ces ganglions, comme certains mélanomes ou cancers du poumon ayant métastasé.

• Le lupus, par exemple, s’accompagne souvent d’une inflammation ganglionnaire diffuse.
• La polyarthrite rhumatoïde peut provoquer un gonflement des ganglions, généralement en association avec des douleurs articulaires.
• La sarcoïdose, maladie inflammatoire dont les causes restent mystérieuses, se manifeste fréquemment par des ganglions enflés dans plusieurs régions du corps, dont les aisselles.
• La maladie de Kikuchi-Fugimoto (lymphadénopathie régionale subaiguë) ou la maladie de Castleman (pathologie ganglionnaire non maligne), maladies rares, peuvent également se traduire par des adénopathies axillaires persistantes. Bien que peu fréquentes, ces affections nécessitent une prise en charge médicale spécifique.

• L’interrogatoire détaillé : Quand vous consultez pour un ganglion sous l’aisselle, le médecin commence généralement par un interrogatoire détaillé. Ne soyez pas surpris s’il vous demande depuis quand le ganglion est apparu, s’il a changé de taille, ou si vous avez eu de la fièvre récemment.
• L’examen physique : Le praticien ne se contentera pas d’examiner le ganglion concerné, il vérifiera également la présence d’autres ganglions dans le cou, l’autre aisselle ou l’aine. Certains patients, inquiets d’un seul ganglion axillaire, découvre via l’examen physique qu’il souffre d’une inflammation ganglionnaire généralisée, orientant vers une cause virale bénigne.
• Autres signes possibles : Le médecin portera aussi attention à d’autres signes comme une éruption cutanée, une plaie infectée ou une anomalie au niveau des seins qui pourrait expliquer ce ganglion.

Parfois, l’examen clinique ne suffit pas et des examens supplémentaires s’avèrent nécessaires :

• Des analyses sanguines : Une numération formule sanguine peut révéler une infection (augmentation des globules blancs) ou une anomalie sanguine. Les marqueurs inflammatoires comme la CRP sont souvent demandés.
• L’échographie : C’est généralement le premier examen d’imagerie réalisé. Il permet de visualiser la structure interne du ganglion et d’autres organes voisins.
• Le scanner ou l’IRM : Pour des investigations plus poussées, notamment pour rechercher d’autres ganglions profonds ou examiner les organes environnants.
• La mammographie : Pour faire un bilan si plusieurs ganglions sont palpés et en cas de doute du corps médical.
• La biopsie reste l’examen de référence en cas de doute persistant. Elle consiste à prélever un petit fragment du ganglion, voire le ganglion entier, pour l’analyser au microscope. Contrairement aux idées reçues, une biopsie n’aggrave pas la situation même en cas de cancer, c’est un mythe qu’il faut combattre.

Pour les ganglions liés à une infection, le traitement cible d’abord la cause. Les antibiotiques seront prescrits en cas d’infection bactérienne, tandis que pour les infections virales, c’est souvent le repos qui reste le meilleur allié.

Contre la douleur et l’inflammation, quelques solutions simples

• L’application de compresses chaudes (20 minutes plusieurs fois par jour) peut soulager la douleur et favoriser la circulation lymphatique. Le froid peut également être utile au début, surtout si l’inflammation est importante.
• Côté remèdes naturels, certaines plantes comme l’échinacée sont traditionnellement utilisées pour stimuler le système immunitaire. Le thé vert, riche en antioxydants, pourrait aussi avoir des effets bénéfiques. Mais attention, ces approches complémentaires ne remplacent jamais un avis médical !

Face à un diagnostic plus sérieux comme un cancer ou une maladie auto-immune, la prise en charge devient pluridisciplinaire.

• Pour un cancer du sein avec atteinte ganglionnaire, le traitement associe généralement chirurgie, radiothérapie et traitements médicamenteux (chimiothérapie, hormonothérapie ou thérapies ciblées).
• Pour les lymphomes, la chimiothérapie reste le traitement de référence, parfois complétée par de l’immunothérapie ou une greffe de moelle osseuse dans les cas les plus complexes.

Le suivi à long terme est important, quelle que soit la pathologie identifiée. Il permet de détecter précocement une éventuelle récidive et d’adapter les traitements si nécessaire.

Hygiène et soins préventifs

Bien qu’on ne puisse pas toujours prévenir l’apparition de ganglions, certaines précautions peuvent limiter les risques :

• Maintenez une bonne hygiène des aisselles, sans pour autant utiliser des produits trop agressifs
• Optez pour des déodorants sans aluminium ni parfum si vous avez une peau sensible
• Après une épilation, désinfectez délicatement la zone pour prévenir les infections

Renforcer votre système immunitaire reste aussi une excellente stratégie préventive :

• Alimentation équilibrée
• Activité physique régulière
• Sommeil suffisant et gestion du stress sont vos meilleurs alliés.

Autosurveillance et suivi

Apprendre à connaître son corps est essentiel. Pour les femmes comme pour les hommes, un auto-examen régulier des aisselles (idéalement mensuel) permet de repérer rapidement toute anomalie.

Tenez un petit journal si vous remarquez un ganglion : Notez son apparition, son évolution, et les symptômes associés. Ces informations seront précieuses pour votre médecin.

Dans certains cas, notamment après un cancer du sein, un suivi médical régulier sera mis en place avec des examens cliniques et d’imagerie programmés selon un calendrier personnalisé.

Un ganglion sous l’aisselle est rarement synonyme de maladie grave. Dans la grande majorité des cas, il s’agit simplement d’une réaction normale de notre système immunitaire face à une infection ou une inflammation bénigne.

Cependant, certains signes comme la persistance au-delà de plusieurs semaines, l’augmentation progressive de taille ou l’apparition d’autres symptômes doivent vous conduire à consulter un médecin.

N’oubliez pas que le diagnostic précoce reste la meilleure garantie d’une prise en charge efficace, quelle que soit l’origine. En cas de doute, mieux vaut donc consulter pour être rassuré plutôt que de laisser l’inquiétude s’installer. Votre Médecin traitant ou un infectiologue sont vos meilleurs interlocuteurs.