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Le cancer des testicules touche principalement les hommes jeunes, entre 20 et 40 ans. Malgré son caractère intimidant, c’est l’un des cancers les plus curables aujourd’hui. En France, on compte environ 2 400 nouveaux cas par an, un chiffre relativement faible comparé à d’autres cancers, mais qui semble augmenter légèrement ces dernières années. Ce qui est rassurant, c’est que le taux de survie à 5 ans dépasse 95 % tous stades confondus. Mais pour atteindre ces excellents résultats, encore faut-il détecter la maladie à temps et la traiter correctement.

Qu'est-ce que le cancer des testicules ?

Définition et anatomie

Le cancer des testicules se développe dans les cellules des testicules, ces glandes en forme d’œuf situées dans le scrotum. Ces organes ont deux fonctions essentielles : produire les spermatozoïdes et sécréter la testostérone, l’hormone masculine principale.

Cette maladie apparaît quand des cellules testiculaires se mettent à se multiplier de façon anarchique, formant une tumeur. La plupart du temps, le cancer se développe dans les cellules germinales, celles qui produisent les spermatozoïdes. Plus rarement, il peut toucher d’autres cellules testiculaires comme les cellules de Leydig ou de Sertoli.

Comment savoir si on a un cancer des testicules : Différents types

On distingue principalement deux grands types de cancers testiculaires d’origine germinale :

  • Les séminomes : Ils représentent environ 50 % des cas et touchent plutôt les hommes entre 30 et 40 ans. Ils évoluent généralement plus lentement.
  • Les non-séminomes : Incluant plusieurs sous-types (carcinomes embryonnaires, tumeurs du sac vitellin, choriocarcinomes, tératomes), ils surviennent souvent plus tôt, vers 20-30 ans, et peuvent être plus agressifs.
  • D’autres formes plus rares existent, comme les tumeurs stromales (issues des cellules de Leydig ou de Sertoli) ou les lymphomes testiculaires, qui touchent généralement des hommes plus âgés.

Épidémiologie et facteurs de risque

Plusieurs facteurs semblent augmenter le risque de développer un cancer des testicules :

  • La cryptorchidie (testicule non descendu dans le scrotum à la naissance) multiplie le risque par 3 à 5
  • Des antécédents familiaux : le risque est plus élevé si votre père ou frère a été touché
  • Des anomalies génétiques comme le syndrome de Klinefelter
  • Une infertilité préexistante
  • Un cancer du testicule dans l’autre testicule

Le cancer testiculaire est plus fréquent dans les pays développés et chez les populations caucasiennes. Les raisons de ces disparités ne sont pas encore totalement élucidées, mais pourraient impliquer des facteurs environnementaux et génétiques.

Découvrez aussi notre article sur le cancer du sein chez l’homme ici

Cancer des testicules symptômes

Testicules malades : Manifestations physiques

Le premier signe, et souvent le seul pendant longtemps, est une grosseur sur les testicules ou un gonflement indolore (testicule gonflé). C’est pourquoi l’auto-examen régulier est si important. D’autres symptômes peuvent inclure :

  • Une sensation de lourdeur ou d’inconfort dans le scrotum
  • Des changements de taille ou de texture d’un testicule
  • Douleurs aux testicules et bas ventre (ou l’aine)
  • Une accumulation soudaine de liquide dans le scrotum

Signes d’extension de la maladie

Quand le cancer se propage au-delà des testicules, d’autres symptômes peuvent apparaître :

  • Une toux persistante ou des difficultés respiratoires (signes possibles de métastases pulmonaires)
  • Des douleurs dorsales tenaces qui ne s’améliorent pas avec le repos
  • Des ganglions enflés, notamment dans le cou ou des ganglions à l’aine
  • Des maux de tête sévères ou des troubles de la vision dans les cas très avancés

Ces manifestations surviennent généralement tardivement. C’est pourquoi il ne faut pas attendre d’en souffrir pour consulter si vous avez détecté une anomalie testiculaire.

Quand consulter d’urgence ?

Ne jouez pas aux apprentis médecins. Si vous remarquez une masse, une grosseur ou n’importe quel changement au niveau d’un testicule, consultez rapidement. Certains hommes confondent un cancer avec une simple inflammation ou une infection, une erreur qui peut coûter cher.

Cancer des testicules : Dépistage et diagnostic

Auto-examen testiculaire

La méthode est simple, mais importante. Tout comme les femmes qui doivent s’autopalper les seins, une fois par mois, après une douche chaude (quand le scrotum est détendu), palpez chaque testicule entre le pouce et les autres doigts. Recherchez toute grosseur, changement de taille ou sensation inhabituelle.

L’auto-examen prend moins de 3 minutes et peut sauver des vies, votre vie. Pourtant, d’après une étude française récente, moins de 15 % des hommes le pratiquent régulièrement. Dommage, quand on sait que 90 % des cancers testiculaires sont découverts par les patients eux-mêmes.

Examens cliniques : Échographie testiculaire

Face à une suspicion, votre médecin procédera d’abord à un examen physique approfondi. Mais c’est l’échographie du scrotum qui sera l’examen de référence, indolore et non invasif, elle permet de visualiser précisément la masse suspecte.

Cancer des testicules : Prise de sang

Parallèlement, une prise de sang recherchera des marqueurs tumoraux spécifiques :

  • L’alpha-fœtoprotéine (AFP)
  • La gonadotrophine chorionique humaine (hCG)
  • La lactate déshydrogénase (LDH)

Ces marqueurs ne sont pas élevés dans tous les cas, mais leur présence et leur taux orientent le diagnostic et aideront à suivre l’efficacité des traitements.

Tumeur aux testicules : Examens complémentaires

Si le cancer est confirmé, d’autres examens seront nécessaires pour évaluer son extension :

  • Scanner testicule : Un scanner thoraco-abdomino-pelvien permet de vérifier si la maladie s’est propagée aux ganglions lymphatiques ou à d’autres organes.
  • Dans certains cas particuliers, une IRM ou un TEP-scan peuvent être indiqués pour préciser certaines images suspectes.

D’ailleurs, contrairement à d’autres cancers, la biopsie préalable n’est pas recommandée, elle risquerait de disséminer les cellules cancéreuses. Le diagnostic définitif est posé après l’ablation chirurgicale du testicule (orchidectomie) et son analyse au microscope.

Cancer des testicules photo-échographie scrotum

Grosseur sur les testicules : Classification et stadification

Stades du cancer testiculaire

La stadification permet de déterminer l’étendue de la maladie et d’adapter le traitement :
  • Stade I : Le cancer est limité au testicule, sans propagation visible. C’est le cas le plus fréquent au diagnostic (environ 70 % des patients).
  • Stade II : Des cellules cancéreuses sont présentes dans les ganglions lymphatiques abdominaux, mais pas au-delà.
  • Stade III : Le cancer s’est propagé au-delà des ganglions abdominaux, vers d’autres organes (poumons, foie, cerveau, os).

Système de classification TNM

Plus précisément, les médecins utilisent la classification TNM :
  • T (Tumeur) : décrit la taille et l’extension de la tumeur primitive
  • N (Nodes/Ganglions) : indique si des ganglions lymphatiques sont atteints
  • M (Métastases) : précise si le cancer s’est propagé à d’autres organes
Cette classification, combinée au type histologique et aux marqueurs tumoraux, permet d’affiner le pronostic et d’optimiser le traitement.

Le cancer des testicules est-il mortel ? Pronostic selon les stades

Le cancer du testicule est l’un des cancers au pronostic le plus favorable, même à un stade avancé. Les groupes pronostiques définis par l’IGCCCG (International Germ Cell Cancer Collaborative Group) distinguent trois catégories : bon, intermédiaire ou défavorable, selon le type de tumeur, la localisation des métastases et le taux de marqueurs. Concrètement, même en présence de métastases, les taux de guérison peuvent dépasser 80 % avec les traitements appropriés.

Cancer des testicules traitements

1-Orchidectomie : Ablation des testicules

  • Premier traitement quasi-systématique, l’orchidectomie consiste à retirer le testicule atteint et le cordon spermatique associé. L’intervention se fait par une incision au niveau de l’aine (et non du scrotum) et dure généralement moins d’une heure.
  • La récupération post-opératoire est relativement rapide, quelques jours d’hospitalisation, puis 2 à 3 semaines de convalescence. La plupart des hommes peuvent reprendre une vie sexuelle normale après cicatrisation.
  • Prothèse testiculaire : Si l’aspect esthétique vous préoccupe, sachez qu’une prothèse testiculaire en silicone peut être proposée, soit immédiatement pendant l’orchidectomie, soit ultérieurement. C’est une décision personnelle qui mérite réflexion, certains hommes la jugent inutile, d’autres y trouvent un bénéfice psychologique important.

2-Cancer des testicules : La radiothérapie

La radiothérapie est principalement utilisée pour les séminomes, particulièrement sensibles aux rayons. Elle cible généralement les ganglions lymphatiques abdominaux pour éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses microscopiques après l’orchidectomie.

Le traitement se déroule en ambulatoire, à raison de séances quotidiennes d’une quinzaine de minutes pendant 2 à 3 semaines. Contrairement aux idées reçues, vous n’êtes pas « radioactif » après ces séances, vous pouvez tout à fait côtoyer vos proches, même les enfants ou femmes enceintes.

Les effets secondaires sont généralement modérés : fatigue, irritations cutanées, nausées légères qui s’estompent progressivement après la fin du traitement. Les techniques modernes permettent de cibler précisément la zone à traiter, limitant l’exposition des tissus sains environnants.

3-Cancer traitement : La chimiothérapie

Pour les stades avancés ou les non-séminomes, la chimiothérapie est souvent nécessaire. Le protocole standard, appelé BEP, associe trois médicaments : Bléomycine, Étoposide et Cisplatine, administrés par cycles de 3 à 4 semaines.

Le nombre de cycles varie selon le stade et la réponse au traitement, généralement 3 à 4 cycles suffisent, mais le traitement est adapté à chaque patient.

Chimiothérapie effets secondaires : ils peuvent être significatifs comprenant la chute des cheveux, des nausées, de la fatigue, un risque d’infection… Heureusement, les traitements « support » ont beaucoup progressé pour les atténuer. D’ailleurs, beaucoup des patients parviennent à maintenir une activité professionnelle adaptée pendant leur traitement.

4-Cancer testicules : Surveillance active

Pour certains cancers de stade précoce et à faible risque, la « surveillance active » est parfois proposée après l’orchidectomie. Pas de traitement complémentaire immédiat, mais un suivi très rigoureux : examens cliniques, marqueurs sanguins et imagerie régulière pendant plusieurs années.

Cette approche évite les effets secondaires des traitements, mais exige une discipline absolue dans le suivi. Au moindre signe de récidive, un traitement sera rapidement mis en place, avec d’excellentes chances de succès.

Préservation de la fertilité : Un seul testicule suffit

Impact des traitements sur la fertilité

L’orchidectomie seule n’empêche généralement pas d’avoir des enfants, un seul testicule suffit pour une production normale de spermatozoïdes. En revanche, chimiothérapie et radiothérapie peuvent altérer temporairement ou définitivement la fertilité.

La bonne nouvelle ? La fertilité se rétablit chez environ 50 % des patients dans les 2 ans suivant la fin des traitements. Mais l’autre moitié peut connaître des difficultés persistantes. C’est pourquoi la préservation préventive est cruciale.

Options de préservation

La congélation de sperme avant tout traitement est systématiquement proposée. Simple et rapide, elle consiste à recueillir et congeler plusieurs échantillons de sperme qui pourront être utilisés ultérieurement si nécessaire.

« C’est une sorte d’assurance fertilité », comme le résume parfaitement un spécialiste en procréation médicalement assistée. « Même si vous n’en avez jamais besoin, c’est rassurant de savoir que cette option existe. »

Taux de survie et chances de guérison

Statistiques de survie actuelles

Les chiffres sont franchement encourageants : plus de 95 % de survie à 5 ans tous stades confondus. Pour les stades localisés, ce taux frôle les 99 % ! Même pour les formes métastatiques, les taux dépassent 70 % des résultats exceptionnels comparés à la plupart des autres cancers.

Tumeur du testicule : Facteurs influençant le pronostic

Plusieurs éléments déterminent les chances de guérison :

  • Le stade au diagnostic, plus il est précoce, meilleures sont les chances
  • Le type histologique, les séminomes ont généralement un meilleur pronostic
  • La réponse aux premiers traitements
  • Les taux de marqueurs tumoraux et leur évolution

Vivre après un cancer des testicules

L’après-cancer implique un suivi régulier : examens cliniques, marqueurs sanguins et imagerie pendant au moins 5 ans, avec une fréquence qui diminue progressivement.

Côté impact psychologique, certains hommes traversent une période difficile liée à l’image corporelle ou aux inquiétudes sur leur virilité. Pourtant, la maladie et son traitement n’affectent généralement pas les performances sexuelles ni la capacité à éprouver du plaisir.

Les groupes de parole et associations de patients comme la Ligue contre le cancer offrent un soutien précieux. Parfois, échanger avec d’autres hommes ayant vécu la même expérience est utile pour reconstruire son image masculine.

Cancer des testicules : La conclusion

Le cancer du testicule, malgré son impact émotionnel fort, offre parmi les meilleures chances de guérison dans l’univers de l’oncologie. La clé reste le diagnostic précoce, d’où l’importance cruciale de l’auto-examen régulier.

N’hésitez pas à consulter rapidement devant toute anomalie testiculaire, et rappelez-vous : plus tôt la maladie est détectée, plus simple et efficace sera le traitement. Dans l’immense majorité des cas, les hommes touchés retrouvent une vie normale et active après leur traitement.

Pour plus d’informations ou de soutien, n’hésitez pas à contacter la Ligue contre le cancer ou l’association CERHOM, spécialisée dans les cancers.