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Découvrez le cancer du sang, ses symptômes, les traitements possibles et l’espérance de vie. En France, près de 45 000 nouveaux cas de cancers du sang sont diagnostiqués chaque année. Et même si ces chiffres peuvent sembler inquiétants, les nouvelles thérapies offrent aujourd’hui beaucoup d’espoir aux malades. 

Cancer du sang ? Comprendre les hémopathies malignes

1-Définition médicale

Le terme « cancer du sang » englobe diverses maladies qui touchent la fabrication et le fonctionnement des cellules sanguines. Contrairement aux tumeurs solides, ces cancers n’apparaissent pas sous forme de masses localisées, mais affectent tout le système sanguin.

En temps normal, la moelle osseuse (ce tissu spongieux au cœur de nos os) produit trois types de cellules sanguines vitales :

  • Les globules rouges (érythrocytes) :  transportent l’oxygène
  • Les globules blancs (leucocytes) : combattent les infections
  • Les plaquettes (thrombocytes) : permettent la coagulation

Dans le cas d’un cancer du sang, cette machinerie bien huilée déraille. Des cellules anormales commencent à se multiplier de façon incontrôlée, perturbant la production des cellules saines et leur fonctionnement. Le corps devient vulnérable aux infections, à l’anémie et aux hémorragies.

2-Différents types de cancers du sang

Les cancers du sang se divisent en trois grandes catégories, chacune comportant plusieurs sous-types :

  1. Les leucémies qui touchent principalement les globules blancs et la moelle osseuse : Leucémies aiguës (LAM, LAL) à progression rapide et leucémies chroniques (LLC, LMC)à évolution plus lente.
  2. Les lymphomes : Ce sont des cancers du système lymphatique qui se développent à partir des lymphocytes (un type de globules blancs) : Lymphome de Hodgkin et lymphomes non hodgkiniens comme le lymphome folliculaire (il existe plus de 60 sous-types).
  3. Le myélome multiple : Affecte les plasmocytes, cellules productrices d’anticorps dans la moelle osseuse.

D’autres formes moins connues existent également, comme les syndromes myélodysplasiques ou les syndromes myéloprolifératifs, qui peuvent parfois évoluer vers une leucémie aiguë.

3-Cancer du sang : Facteurs de risque et causes possibles

Comme pour beaucoup de cancers, l’origine exacte des hémopathies malignes reste partiellement mystérieuse. Cependant, plusieurs facteurs de risque ont été identifiés :

  • Âge : Le risque augmente généralement avec les années, bien que certains types comme la leucémie aiguë lymphoblastique touchent davantage les enfants.
  • Facteurs génétiques : Certaines anomalies chromosomiques héréditaires augmentent le risque.
  • Expositions environnementales : Le benzène, les radiations ionisantes ou certains pesticides sont des facteurs reconnus.
  • Antécédents médicaux : Certains traitements anticancéreux, notamment la chimiothérapie, peuvent parfois augmenter le risque de développer une leucémie secondaire.
Appareil pour suivi patient cancer

Cancers du sang les symptômes

-Signes avant-coureurs et non spécifiques

La difficulté avec les cancers du sang, c’est que leurs symptômes initiaux peuvent facilement être confondus avec ceux d’autres maladies plus bénignes ou sont souvent attribués au stress ou à la fatigue.

2-Cancers hématologiques : Comment se manifestent-ils ?

Chaque type de cancer du sang présente des symptômes qui lui sont propres. C’est un peu comme si chaque maladie avait sa propre « signature » clinique, bien que certains signes se recoupent.

Pour les leucémies, on observe généralement :

  • Une pâleur inhabituelle de la peau liée à l’anémie
  • Des saignements fréquents (nez, gencives) dus à la baisse des plaquettes
  • Des douleurs osseuses, particulièrement dans les jambes et le sternum
  • Un gonflement du foie ou de la rate dans certains cas

Les lymphomes se manifestent différemment :

  • Ganglions lymphatiques gonflés, souvent indolores et fermes
  • Démangeaisons persistantes sans éruption cutanée visible
  • Toux chronique ou essoufflement (si atteinte thoracique)
  • Douleurs abdominales (en cas d’atteinte digestive)

Quant au myélome multiple, il présente un tableau clinique particulier :

  • Douleurs osseuses intenses, surtout au niveau du dos et des côtes
  • Fractures osseuses survenant après un traumatisme minime
  • Fatigue extrême liée à l’anémie
  • Infections récurrentes, notamment pulmonaires
  • Problèmes rénaux pouvant aller jusqu’à l’insuffisance rénale

3-Cancer du sang : Quand consulter un médecin ?

Face à ces symptômes, quand faut-il s’inquiéter ? Bien sûr, un seul symptôme isolé n’est généralement pas inquiétant. En revanche, certaines combinaisons méritent une attention médicale rapide :

Consultez sans tarder si vous présentez :

  • Une fatigue extrême associée à une pâleur inhabituelle
  • Des saignements spontanés avec des infections à répétition
  • Une perte de poids inexpliquée accompagnée de sueurs nocturnes
  • Des ganglions persistants pendant plus de 2-3 semaines

Les antécédents familiaux pèsent également dans la balance. Si plusieurs membres de votre famille ont souffert d’hémopathies malignes, une vigilance s’impose. Par ailleurs, une ferritine élevée ou une anémie persistante peuvent parfois être les premiers signes biologiques d’un cancer sanguin débutant.

Quel est le meilleur examen pour détecter le cancer du sang ?

1-Cancer du sang : Examens sanguins initiaux

Tout commence généralement par une simple prise de sang. L’hémogramme (ou NFS pour Numération Formule Sanguine) est souvent le premier indice qui met la puce à l’oreille du médecin.

Ce bilan permet d’analyser :

  • Le taux d’hémoglobine (souvent abaissé)
  • Le nombre de globules blancs (anormalement élevé ou bas)
  • Le nombre de plaquettes (généralement diminué)
  • La présence de cellules anormales circulantes

D’autres marqueurs sanguins peuvent également être recherchés : LDH, bêta-2-microglobuline, ferritine… Chacun apportant sa pièce au puzzle diagnostique.

2-Techniques d’imagerie et biopsies

Si les analyses sanguines éveillent des soupçons, l’étape suivante reste la biopsie de moelle osseuse. Ce prélèvement, réalisé le plus souvent au niveau de la hanche, permet d’examiner directement les cellules de la moelle.

Comment détecter un cancer du sang ? Autres examens complémentaires

  • Scanner (tomodensitométrie ou TDM) pour visualiser les ganglions profonds et organes
  • TEP-Scan pour détecter les zones métaboliquement actives
  • Ponction lombaire pour rechercher une atteinte du système nerveux
  • Biopsie ganglionnaire pour le diagnostic des lymphomes

3-Classification et stadification

Une fois le diagnostic posé, les médecins déterminent le stade de la maladie. Cette stadification est guide directement le choix des traitements et permet d’estimer le pronostic.

Chaque type de cancer du sang possède son propre système de classification.

  • Pour les lymphomes, par exemple, on utilise la classification d’Ann Arbor (stades I à IV). .
  • Pour les leucémies aiguës, la classification FAB puis plus récemment OMS permet de distinguer différents sous-types.
  • Des analyses moléculaires et cytogénétiques complètent désormais systématiquement le bilan. Ces techniques avancées identifient des anomalies génétiques spécifiques qui peuvent influencer radicalement le traitement. Par exemple, la présence du chromosome Philadelphie dans la leucémie myéloïde chronique permet l’utilisation de thérapies ciblées très efficaces.

Cancers du sang : Traitements des leucémies et lymphomes

La chimiothérapie reste « le traitement » pour la plupart des hémopathies malignes. Elle utilise des médicaments cytotoxiques qui ciblent les cellules à division rapide. Les protocoles varient considérablement selon le type de cancer et son stade. Pour une leucémie aiguë, par exemple, le traitement est souvent intensif avec hospitalisation, tandis que certaines formes de lymphomes peuvent être traitées en ambulatoire.

La radiothérapie cible les lymphomes localisés ou comme complément à la chimiothérapie. Elle peut également être utilisée à forte dose avant une greffe de moelle osseuse.

Depuis une vingtaine d’années, les thérapies ciblées ont révolutionné le traitement de certaines hémopathies. Le meilleur exemple reste l’Imatinib (Glivec®) qui a transformé la leucémie myéloïde chronique d’une maladie mortelle en affection chronique contrôlable. D’autres molécules comme les inhibiteurs de BTK ou de BCL-2 offrent désormais des alternatives efficaces à la chimiothérapie classique.

Vivre avec un cancer du sang

1-Effets secondaires aux traitements

Vivre avec un cancer du sang, c’est aussi composer avec les effets secondaires des traitements. La fatigue, souvent écrasante, constitue l’un des symptômes les plus invalidants. Pour y faire face, les médecins recommandent de fractionner les activités quotidiennes et d’alterner périodes d’activité modérée et temps de repos. Sur le plan immunitaire, la prévention des infections devient une priorité absolue, surtout pendant les phases d’aplasie (chute des globules blancs). Privilégiez une alimentation de qualité et une bonne hydratation
  • Les aliments riches en protéines pour maintenir la masse musculaire
  • Les fruits et légumes (bien lavés ou cuits) pour leurs antioxydants
  • Une hydratation suffisante pour aider l’élimination des toxines
Durant les périodes de chimiothérapie intensive, un suivi nutritionnel personnalisé est très important pour maintenir un apport calorique suffisant.

2-Suivi médical et surveillance

Après la phase aiguë du traitement, le parcours de soins se poursuit par un suivi régulier. La fréquence des rendez-vous varie selon le type d’hémopathie et la réponse au traitement.
  • Tous les mois pendant la première année
  • Tous les 3 mois la deuxième année
  • Tous les 6 mois les années suivantes
  • Annuellement après 5 ans
Ces consultations s’accompagnent systématiquement d’analyses sanguines. Des examens d’imagerie (scanner, TEP-scan) peuvent également être programmés périodiquement pour vérifier l’absence de récidive. Restez attentif si vous constatez la réapparition de fatigue inexpliquée, de sueurs nocturnes ou de ganglions. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre hématologue avant la date prévue du prochain rendez-vous.

Cancer du sang combien de temps à vivre : Pronostic et espérance de vie

Paramètres influençant le pronostic : Âge, comorbidités, stade…

  • Le type exact d’hémopathie et son stade au moment du diagnostic
  • L’âge du patient et son état général (comorbidités)
  • Les caractéristiques biologiques et génétiques de la maladie
  • La réponse au traitement initial
  • Certaines anomalies cytogénétiques peuvent aussi influencer le pronostic. Par exemple, dans la leucémie aiguë myéloblastique, la présence d’une translocation t(15;17) est associée à un pronostic favorable, tandis que d’autres anomalies comme la délétion 7q sont de moins bon augure.

Taux de survie par type de cancers du sang : Survie à 5 ans

  • Leucémie lymphoïde chronique : 85 à 90 %
  • Lymphome de Hodgkin : > 90 %
  • Leucémie myéloïde chronique : > 90 %
  • Leucémie aiguë lymphoblastique : 70 à 90 % (enfants) et 40 à 50 % (adultes)
  • Myélome multiple : 55 à 60 %

À savoir : Ces chiffres représentent des moyennes et peuvent varier considérablement selon les paramètres pronostiques individuels. Par ailleurs, la notion de survie globale évolue progressivement vers celle de « survie sans progression », qui reflète mieux la qualité de vie des patients.

Vivre en rémission : Leucémie et lymphome guérison

La rémission, terme préféré à « guérison » en hématologie, désigne la disparition des signes décelables de la maladie. On distingue :

  • La rémission complète : absence totale de cellules cancéreuses détectables
  • La rémission partielle : réduction significative mais persistance de certains signes

La vie après un cancer du sang implique souvent un suivi au long cours.

  • Pour certaines hémopathies comme la leucémie myéloïde chronique, ce suivi peut s’accompagner d’un traitement d’entretien à vie.
  • D’autres, comme le lymphome de Hodgkin, permettent d’envisager une véritable guérison après quelques années de surveillance.
Patient sous chimiothérapie pour cancer du sang

Recherche fondamentale et essais cliniques : Espoir

Cancer du sang : Plusieurs pistes prometteuses

L’hématologie figure parmi les disciplines médicales les plus dynamiques en matière de recherche. Plusieurs pistes prometteuses se dessinent :

  • Les thérapies cellulaires comme les CAR-T cells : Ces lymphocytes prélevés chez le patient puis génétiquement modifiés pour reconnaître et détruire les cellules cancéreuses ont déjà montré des résultats dans certains lymphomes réfractaires et leucémies aigües.
  • L’immunothérapie continue son essor avec de nouveaux anticorps monoclonaux et inhibiteurs de points de contrôle. Ces molécules « réveillent » le système immunitaire pour qu’il combatte efficacement les cellules cancéreuses.

Pour participer à un essai clinique, parlez-en à votre hématologue ou consultez les registres nationaux d’essais cliniques. Ces études permettent non seulement d’accéder à des traitements innovants, mais aussi de faire avancer la recherche.

Cancer hématologique : Médecine personnalisée

L’ère de la médecine personnalisée transforme radicalement la prise en charge des cancers du sang.

Le séquençage complet du génome tumoral permet désormais d’identifier avec précision les mutations responsables de la maladie et d’adapter le traitement en conséquence. Cette approche sur mesure conduit à de bons résultats. Dans la leucémie aiguë, par exemple, certaines sous-populations de patients bénéficient désormais de traitements ciblés évitant les effets délétères de la chimiothérapie intensive.

Les tests de sensibilité ex vivo : les cellules cancéreuses du patient sont prélevées puis exposées en laboratoire à différents médicaments pour déterminer les plus efficaces. Cette méthode permet de choisir d’emblée le traitement optimal.

Hémopathie maligne : Espoirs pour l’avenir

Les prochaines années s’annoncent riches en avancées pour les patients atteints d’hémopathies malignes. Parmi les développements les plus prometteurs :

  • Les thérapies géniques visant à corriger directement les anomalies responsables de la maladie
  • Les vaccins thérapeutiques « éduquant » le système immunitaire à reconnaître spécifiquement les cellules cancéreuses
  • Les combinaisons de traitements ciblés permettant de contourner les résistances.

Cancer du sang : La conclusion

Si ces maladies restent graves et éprouvantes, les progrès thérapeutiques concernant les cancers du sang transforment progressivement nombre d’entre elles en affections chroniques, voire curables.

Plus que jamais, la détection précoce est importante : Face à des symptômes persistants comme fatigue inexpliquée, infections à répétition ou saignements anormaux, n’hésitez pas à consulter et à demander un bilan sanguin complet.

L’accompagnement pluridisciplinaire comprenant hématologues, infirmières spécialisées, psychologues, associations de patients constitue votre pilier tout au long du parcours de soins.

Si vous êtes concerné directement ou indirectement par un cancer du sang, rappelez-vous que chaque situation est unique et que les statistiques générales ne prédisent jamais le devenir individuel. L’espoir, soutenu par des avancées scientifiques constantes, reste plus que jamais de mise.

FAQ sur le cancer du sang

Les cancers du sang sont-ils héréditaires ?

La plupart des cancers du sang ne sont pas directement héréditaires. Cependant, certaines prédispositions génétiques peuvent augmenter légèrement le risque. Un conseil génétique peut être proposé dans certaines situations familiales particulières.

Peut-on guérir définitivement d'une leucémie ?

Oui, certaines formes de leucémies peuvent être complètement guéries, notamment certaines leucémies aiguës chez l’enfant et le jeune adulte. Pour d’autres types, comme la leucémie myéloïde chronique, on parle plutôt de contrôle à long terme de la maladie.

Les médecines complémentaires peuvent-elles aider pendant le traitement ?

Certaines approches comme la méditation, l’acupuncture ou le yoga peuvent aider à gérer les symptômes et effets secondaires. Discutez-en toujours avec votre équipe médicale et méfiez-vous des promesses de guérison miraculeuse.

Comment soutenir un proche atteint de cancer du sang ?

Écoutez sans jugement, proposez une aide concrète plutôt que vague (« je peux t’accompagner à ton rendez-vous mardi » plutôt que « appelle-moi si tu as besoin »), et prenez aussi soin de vous-même pour tenir dans la durée.

Quel cancer provoque du sang dans les urines ?

Le cancer de la prostate et le cancer de la vessie donnent du sang dans les urines. On peut observer ce sang à l’œil nu ou lors d’un examen cytobactériologique appelé ECBU (en Laboratoire d’analyses).